Médiation internationale : arrêter le cycle de la violence et préparer les élections

18 oct 2014

Médiation internationale : arrêter le cycle de la violence et préparer les élections

Le Médiateur de la crise centrafricaine, le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, a dépêché, le 18 octobre à Bangui, une mission composée du ministre des Affaires étrangères de la République du Congo, Basile Ikouebe, et  des vice-Médiateurs, représentant l’Union africaine et les Nations Unies, l’ancien ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubeye Maiga, et le Représentant spécial des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily.
Cette visite fait suite à la recrudescence, les semaines écoulées, d’actes de violence dans la capitale centrafricaine, en flagrante violation de de l’accord de cessations des hostilités signés le 23 juillet 2014 à Brazzaville, en République du Congo. 
Sur place, la mission a rencontré les autorités de la Transition, dont la Chef de l’Etat de la Transition, Mme Catherine Samba-Panza, le Premier ministre de la Transition, Mahamat  Kamoun, et le Président du Conseil national de Transition (CNT), Alexandre Ferdinand Nguendet.
La Médiation internationale a aussi rencontré les participants au forum de Brazzaville, au nombre desquels des membres du gouvernement, des conseillers nationaux de la Transition, des représentants de partis politiques, des groupes politico-militaires, des membres de la société civile, des leaders religieux, des représentant d’associations de femmes et de jeunes, etc.), dont la majorité sont signataires de l’accord de cessation des hostilités, lequel engage, dès sa signature, « les belligérants à cesser les hostilités sur toute l’étendue du territoire centrafricain » et « implique l’abstention de tout acte militaire ou toute autre forme de violence ». 
Auprès des différents acteurs centrafricains rencontrés, a indiqué l’envoyé spécial du Médiateur lors d’une conférence de presse, la mission a recueilli leur analyse du climat sécuritaire et politique, ainsi que leurs préoccupations et revendications. Occasion pour elle de « partager avec eux quelques réflexions du Médiateur », parmi lesquelles l’impérieuse nécessité d’arrêter la violence. « Les uns et les autres ont des revendications peut être légitimes mais  la répétions de la violence ne facilite pas la fin de la transition. On ne donne plus le temps aux fossoyeurs. Des mesures seront prises très prochainement », a dit Basile Ikouebe.
 
 
Et de faire valoir l’impérieuse nécessité d’accélérer le processus de sécurisation de Bangui et de l’intérieur du pays, à présent que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) renforce progressivement son déploiement sur le terrain. En effet, comme l’indique l’envoyé spécial du Médiateur, la poursuite de violence risque de faire perdurer la Transition.
 
« Il n’y aura pas une troisième Transition »
 
Basile Ikouebe a exhorté toutes les parties prenantes au processus en cours d’accroitre leurs efforts dans le cadre des consultations à l’échelle nationale et du dialogue politique à Bangui, conformément aux prévisions du forum de Brazzaville, et ainsi accélérer le calendrier de la Transition. « Des efforts et engagements nationaux plus soutenus sont attendus de toutes les forces vives de la Nation. En somme, il faut travailler de manière inclusive, apaisée et consensuelle » en vue d’une sortie de crise rapide, de manière à faciliter l’accompagnement international « a-t-il indiqué, ajoutant que « le gouvernement devrait établir un chronogramme d’activités devant être menées », 
 
Des actions qui, souligne-t-il, sont déterminantes pour organiser, dans les meilleurs délais, des élections, seul moyen pour le peuple centrafricain d’élire ses dirigeants et ainsi éviter une nouvelle prolongation de la période transitoire. Et pour cela, nul besoin de réunir les conditions idéales. 
 
A Bangui, la mission a aussi rencontré les membres du Groupe des Huit (G8)-RCA, dont le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Centrafrique et Chef de la MINUSCA, le Général Babacar Gaye, le Représentant du Médiateur de la crise, le General Noël Léonard Essongo, le Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, le Général Jean-Marie Michel Mokoko, ainsi que des ambassadeurs de France, du Congo,  des Etats-Unis, de l’Union européenne et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), étant entendu que la réussite du processus est aussi conditionné par le  respect des engagements pris par la communauté internationale en faveur de la RCA.