Le Conseil de Sécurité quitte Bangui après une visite de 48 heures

12 mar 2015

Le Conseil de Sécurité quitte Bangui après une visite de 48 heures

Bangui le 12 mars 2015 – Le Conseil de Sécurité a quitté Bangui jeudi 12 mars 2015 après 48 heures d’une visite consacrée à évaluer les acquis et les défis dans la mise en œuvre des tâches destinées à accélérer la sortie de crise.

La délégation a été reçue mercredi par la Présidente de la Transition Catherine Samba-Panza et a rencontré le Président du Conseil National de Transition ainsi que les représentants de la société civile et des personnes déplacées.
 
A Bangui, comme 600 km plus loin dans la capitale de la Haute Kotto, à Bria (dans le Nord-Est), les préoccupations ont été les mêmes: sécurité, coexistence intercommunautaire et interconfessionnelle, lutte contre l’impunité, embargo sur les armes, désarmement, emploi des jeunes, liberté d’aller et de venir, c’est à dire retour à la vie normale. La réponse de la communauté internationale n’a pas varié: solidarité totale, appui sans réserve, soutien plein et entier et disponibilité à faire davantage pour protéger les civils, contribuer à la restauration de l’autorité de l’Etat et appuyer le processus de Brazzaville, c’est à dire le triptyque qui est la raison d’être de la MINUSCA et donne sens au parcours de ses milliers de kilomètres séparant New York de Bangui.
 
La partie la plus poignante de cette visite aura été le contact direct avec le drame humanitaire de personnes déplacées qui se trouvent à quelques encablures de leurs résidences pillées, abandonnées, obligées à quitter leur toit pour une promiscuité sans nom et des abris de fortune.
 
Les chiffres de déplacés internes et des camps qui les accueillent dans le pays sont impressionnants tout comme le nombre d’édifices religieux mis en cendres qui creusent davantage le fossé entre personnes au destin lié par l’appartenance au même pays. Ces images et ces chiffres ont fortement marqué les esprits des Ambassadeurs du Conseil de Sécurité. Là aussi, la réponse est la même que celle que donne toujours le Chef de la MINUSCA, Babacar Gaye, “la meilleure sécurité est celle qui passe par la réconciliation nationale, la réparation du tissu social et l’élaboration du nouveau Pacte de vie en commun”.
 
L’un des temps forts de cette matinée aura été la visite du projet de travail à Haute Intensité de main d’œuvre (THIMO) dans le quartier administratif de Bria. Là, des dizaines de jeunes à risques et d’ex-éléments des groupes armés passent la journée à bâtir, à construire et à réparer ce qui a été détruit pendant les moments de violence. Chaque jeune gagne 2000F CFA par jour de ce projet initié par la MINUSCA et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il est prévu que  l’expérience soit étendue à d’autres régions du pays.
 
L’autre grand moment de cette visite au pas de charge aura été la rencontre avec la MINUSCA créée par le Conseil en avril 2014 et déployée en Centrafrique le 15 septembre 2014. Les témoignages et les encouragements n’ont pas manqué à l’endroit de ses femmes et de ses hommes au service de la paix pour “leur professionnalisme et l’exemplarité de leur travail”, comme l’a dit l’Ambassadeur François Delattre, qui assure la présidence tournante du Conseil pour le mois de mars et codirigeait la mission avec son collègue angolais, Ismael Abraan Martins.
 
Au total, ce premier séjour du Conseil de sécurité depuis l’installation de la MINUSCA, par son opportunité et le réconfort qu’il a suscité, aura été fort bénéfique si on le mesure à l’aune des intentions initiales exprimées par l’Ambassadeur Delattre à son arrivée à l’aéroport de Bangui ” évaluer et encourager”.