De nouveaux formateurs pour l’administration judiciaire et pénitentiaire centrafricaine

27 juin 2016

De nouveaux formateurs pour l’administration judiciaire et pénitentiaire centrafricaine

Le monde judiciaire et pénitentiaire de la République centrafricaine n’a pas été épargné par la succession de crises survenues dans le pays. L’École nationale de l’Administration et de la Magistrature (ENAM) a ainsi vu le nombre et le niveau de ses formateurs baisser au fil des années.
A la faveur des efforts de rétablissement de l’autorité de l’État en RCA, une redynamisation de l’institution a été sollicitée par l’État centrafricain, à l’issue d’une étude menée par la MINUSCA, le PNUD et ONUFEMMES. Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un Projet conjoint d’appui à la lutte contre les violations des droits de l’Homme et à la relance de la justice en Centrafrique. Une quarantaine de formateurs, anciens et nouveaux, vont bénéficier d’une remise à niveau et acquérir de nouvelles connaissances.  
« L’ENAM n’a jamais bénéficié d’un appui tendant à assurer l’ingénierie de la formation aux différentes ressources humaines qui y interviennent pour le renforcement des capacités », a révélé, ce lundi 27 juin 2016, l’officier principal des Affaires judiciaires à la MINUSCA, Fortune Dako, à l’issue du lancement d’un séminaire de formation des formateurs organisé à Bangui du 27 au 29 juin.
C’est la raison pour laquelle les participants s’imprègneront, au fil des sessions, des méthodes de formation des formateurs des magistrats et fonctionnaires de l’administration pénitentiaire. Ils seront, notamment, initiés aux modèles pédagogiques ainsi qu’aux principes fondamentaux de l’andragogie (formation des adultes) ; à la conception, au développement et à l’évaluation des actions de formation, le tout, par le biais de cours théoriques et travaux pratiques.
A la fin de la formation, les participants devraient être capables de définir la formation des adultes et les concepts connexes ; mettre en œuvre une approche moderne de la formation des adultes en faisant évoluer leur propre rôle en tant que formateur ; gérer le processus de conception, de développement et de conduite des actions de formation d’adultes  et utiliser des méthodes et des outils appropriés en fonction du contexte.
Après évaluation, les personnels formés intègreront la base de données des formateurs judiciaires et pénitentiaires, formateurs de magistrats, greffiers et secrétaires des greffes, et parquets et formateurs de spécialistes de l’administration pénitentiaire en vue d’assurer la formation permanente à l’ENAM.
L’opportunité d’une telle initiative, la première du genre depuis une décennie, relève du fait que « l’ENAM est en train d’être rétablie après les différentes crises survenues dans le pays. C’est le bon moment, parce qu’il faut commencer avec une meilleure formation pour que ces fonctionnaires puissent assumer au mieux leurs responsabilités », indique, pour sa part, le chef de la division des Affaires judiciaires et pénitentiaires de la MINUSCA, Franck Dalton.
Dans le domaine de l’appui au renforcement de l’État de droit et de la réforme de la justice, le  PNUD et la MINUSCA travaillent conjointement dans l’esprit et l’approche du ‘‘Global Focal Point’’ (GFP) afin de fournir aux autorités nationales une assistance multiforme au niveau technique et institutionnel, à travers le Projet conjoint d’appui à la lutte contre les violations des droits de l’Homme et à la relance de la justice en Centrafrique cogéré par la MINUSCA, le PNUD et ONUFEMMES. Ce dernier  s’étend sur la période 2014-2017. Il a déjà soutenu l’organisation une vingtaine de formations à l’intention des magistrats et autres spécialistes de l’administration pénitentiaire, ainsi qu’une session de préparation pour les jurés de la Cour criminelle de Bangui.