La MINUSCA plaide pour la protection des droits des enfants centrafricains

20 nov 2015

La MINUSCA plaide pour la protection des droits des enfants centrafricains

Ce vendredi 20 novembre 2015, le monde entier célèbre le 26eme anniversaire de la Convention Internationale des Droits des enfants (CIDE). La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), l’ONG locale « Les enfants d’abord » et l’ONG internationale « Save the Children ! » l’ont célébré avec 160 enfants des 8 arrondissements de Bangui, à l’Ecole Normale Supérieure (ENS).

 Le thème mondial retenu cette année pour cette célébration est : « Tous différents et tous égaux »  Celle-ci a commencé par un défilé de ces 160 enfants en provenance des écoles des 8 arrondissements de Bangui (20 enfants par arrondissement).

« Enfants pas soldats », «Le droit à la survie et au développement » sont quelques-uns des slogans que portaient les enfants sur des écriteaux au cours de leur défilé de même que sur les t-shirts qu’ils arboraient. Au cours du défilé sur l’avenue des Martyrs, ces derniers entonnaient des chansons en faveur de la paix comme « je ne suis ni Seleka, ni Anti-balaka, je suis centrafricain ! »

La Convention Internationale des Droits des Enfants a été adoptée par la résolution 4425 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 20 Novembre 1989 et ratifiée par 193 Etats. Ce texte comprend 54 articles qui prennent en compte les besoins spécifiques des enfants. En 2000, deux protocoles facultatifs ont été ajoutés et protègent les enfants en période de conflits armés. 

Au nom des enfants centrafricains, Richard Ngakoutou, président de la fondation « Les enfants d’abord ! »,  a signalé que « chaque jour en Centrafrique, des milliers d’enfants sont exposés à la violence, aux sévices, à la négligence, l’exploitation, l’exclusion, la discrimination et l’enrôlement dans les groupes armés. »  Pour cela, a-t-il déploré, « notre avenir est incertain. » Et de préciser que de telles violations limitent chez les enfants,  les chances de survivre, de grandir et  de développer leurs talents pour la construction d’une nation forte.

Il a également dévoilé les statistiques alarmantes d’une récente enquête menée par le gouvernement centrafricain et l’Unicef qui mentionne que «  la proportion des enfants domestiques de 5 à 14 ans est de 66 %, 92 % des enfants de 1 à 14 ans ont été victimes d’une forme quelconque de violence, 6 filles sur 10 sont mariées à moins de 18 ans, 33 % des enfants en âge de scolarité ne vont pas à l’école, environ 3 % de la population âgée entre 15 et 24 ans est infectée par le VIH/Sida. »

En outre, président de la fondation « Les enfants d’abord ! » a fait savoir que beaucoup d’enfants sont fragilisés par des circonstances exceptionnelles de la crise qui sévit en Centrafrique telles que la séparation familiale, la promiscuité accrue, les conditions de vie précaire, le stress, avec comme conséquences des troubles psychosociales. »

Citant l’article 2 de la CIDE qui stipule que « tous les droits s’appliquent à tout enfant sans exception, et que l’Etat a l’obligation de protéger l’enfant  contre toute forme de discrimination et de prendre des mesures positives pour favoriser le respect de ses droits », Richard Ngakoutou a rappelé que le gouvernement centrafricain, un des signataires de cette convention, a le devoir de protéger et respecter les droits des enfants centrafricains.

A son tour, le Responsable de l’Unité Protection de l’Enfant au sein de la MINUSCA, Charles Fomunyam,  a souligné que la célébration de cette journée est très importante dans le contexte centrafricain : Depuis 2012 avec le déclenchement des hostilités dans ce pays, les enfants sont régulièrement tués, violés, kidnappés, enrôlés dans des groupes armés, et violentés par des adultes. Cette journée est donc, une occasion de sensibiliser les enfants pour leur faire connaître leurs droits.

En matière des droits des enfants, le mandat de la MINUSCA recommande d’assurer une protection particulière aux femmes et aux enfants touchés par le conflit armé notamment en déployant des conseillers pour la protection des enfants et d’autres pour la protection des femmes. Mais aussi de surveiller en particulier les violations et exactions commises contre les enfants et les femmes, notamment les violences d’ordre sexuel commises en période de conflits armés.