Des partenaires de la MINUSCA et d’ONU Femmes exposent leurs attentes sur la lutte contre les violences basées sur le genre

30 nov 2022

Des partenaires de la MINUSCA et d’ONU Femmes exposent leurs attentes sur la lutte contre les violences basées sur le genre

Alors que la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux filles et aux femmes se déroule à Bangui et dans les préfectures (25 novembre – 10 décembre 2022), des partenaires de la MINUSCA et d’ONU Femmes ont fait part mercredi de leurs attentes par rapport au nouveau mandat de la Mission et des Nations Unies en RCA sur la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre.  

Le directeur de l’Unité Mixte d’Intervention Rapide et de Répression des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants (UMIRR), le Lieutenant-Colonel Paul Amedée Moyenzo, et la présidente de l’Association des Femmes Juristes de Centrafrique (AFJC), Irène Moussa Kembé, participaient à la conférence de presse hebdomadaire du 30 novembre, aux côtés du chargé de programme d’ONU Femmes, Ulrich Sandy.  

« Nos attentes vis-à-vis du nouveau mandat de la MINUSCA concernent la continuité du financement du projet du Fonds de consolidation de la paix des Nations Unies (PBF) qui est suspendu. Nous avons fait un plaidoyer pour que ce projet reprenne, parce que c’est un projet d’aide légale », a déclaré Irène Moussa Kembé, président de l’AFJC. Selon elle, grâce à la prise en charge par le projet, « en deux ans, plus de 14000 victimes ont été assistées ». La présidente de l’AFJC a également plaidé pour le financement, par la MINUSCA, « des points d’accès au droit dans toutes les préfectures de la RCA », alors qu’elles n’existent que dans 8 préfectures sur 17.  

De son côté, le directeur de l’UMIRR, le lieutenant-Colonel Paul A. Moyenzo, a fait part des besoins, tout en souhaitant la poursuite des projets. « On a exprimé beaucoup de besoins dans le cadre de la logistique, nous n’avons que deux véhicules et ça ne nous permet pas de faire une couverture, d’aller du nord au sud, de l’est à l’ouest pour mener des enquêtes. Pour son nouveau mandat, la MINUSCA doit pouvoir appuyer efficacement l’UMIRR pour lutter contre l’impunité de ces violences sexuelles », a-t-il dit. De même, l’UMIRR espère que la Mission, dans son nouveau mandat, puisse appuyer le Gouvernement dans l’organisation des sessions criminelles. « Parce qu’on a seulement deux sessions criminelles par année. Ça ne permet pas aux magistrats d’évacuer tous les dossiers et les gens croupissent en prison pendant plusieurs années avant qu’ils soient passés au jugement »

L’UMIRR et l’AFJC ont également salué la collaboration et l’appui de la Mission et des Nations Unies dans la lutte contre ce « fléau »« La reconduction du mandat de la MINUSCA, que nous saluons, permettra de poursuivre la collaboration et d’augmenter les capacités de réponse de l’UMIRR contre les violences sexuelles à l’égard des femmes et des filles », a déclaré le directeur de l’UMIRR. « Nous remercions, la MINUSCA et les Nations Unies qui soutiennent la lutte pour la promotion et la formation des femmes », a pour sa part affirmé la présidente de l’AFJC. 

Prenant la parole, le chargé de programme d’ONU Femmes, Ulrich Sandy a indiqué que la collaboration entre ONU Femmes et les institutions nationales a permis de développer des textes juridiques pour la prévention et la réponse aux violences sexuelles basées sur le genre. « Je peux citer, entre autres, la loi spéciale portant protection et prévention des femmes contre le harcèlement sexuel, en milieu professionnel, universitaire et communautaire, et tous les autres textes de loi portant sur la parité en RCA ».  

De son côté, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a déclaré que la Mission compte « poursuivre son soutien à la participation des femmes aux élections locales et au processus de paix, ainsi qu’à leur implication dans les mécanismes de justice transitionnelle » mais aussi « renforcer les initiatives de lutte contre les violences à l’égard des femmes notamment les pratiques de justice populaire contre visant des personnes accusées de sorcellerie »

Par ailleurs, le porte-parole a indiqué que la Mission condamne les explosions du 28 novembre dans la ville de Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham (nord-ouest de la RCA), et est prête à apporter son soutien aux autorités nationales en vue d’une enquête post-explosion. « La MINUSCA est en contact permanent avec les autorités nationales et préfectorales, ainsi qu’avec les chefs des Forces armées centrafricaines (FACA) et des Forces de sécurité intérieure (FSI) déployées à Bossangoa », a indiqué le porte-parole. Par ailleurs, la MINUSCA déplore et condamne toute spéculation sur cet incident et, « devant ce cas d’une extrême gravité, qualifie d’irresponsable et de repréhensible toute tentative de désinformation ».