Un accord pour mettre fin au recrutement des enfants par les groupes armés en RCA

5 mai 2015

Un accord pour mettre fin au recrutement des enfants par les groupes armés en RCA

C’est en présence de plusieurs personnalités nationales et internationales que des représentants des groupes politico- militaires en République centrafricaine et les autorités de de la Transition ont signé, ce 5 mai, en marge du forum national de Bangui, un accord d’engagement pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants dans les conflits armés.

Selon ledit accord, les signataires s’engagent à «prévenir et mettre fin à toute forme d’enrôlement et d’implication des enfants dans les activités de nos groupes respectifs avant, pendant et après le processus Démobilisation, Désarmement et Réintégration (DDR)», mais aussi à « garantir qu’aucun enfant de moins de 18 ans ne prenne part, directement ou indirectement, à des hostilités et le cas échéant, prévenir toute forme de recrutement en toute situation. »

L’accord prévoit, en outre, d’«assurer l’identification et la séparation immédiate et inconditionnelle des enfants identifiés au sein de nos groupes respectifs et à les remettre aux services compétents de l’Etat, aux Nations Unies et à leurs partenaires pour leur réintégration. » L’autre engagement pris dans cet accord est de « signer des plans d’action concrets, assortis d’échéance pour prévenir et mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants, aux violences sexuelles, aux tueries et mutilations. » 

En sa qualité de ministre d’Etat à la Défense, de la Restructuration des armés, des anciens combattants et victimes de guerre, Mme Marie Noëlle Koyara a remercié vivement les représentants des huit groupes politico-militaire -sur les 10 attendus- qui ont signé cet accord : « Vous avez signé cet accord pour qu’ensemble nous puissions donner à nos enfants un avenir meilleur. Ils ont besoin d’être soignés, étudier pour que demain ils deviennent les cadres de ce pays. » Occasion pour elle d’adresser « ses vifs remerciements aux Nations Unis qui n’ont ménagé aucun effort pour soutenir la Centrafrique avant, pendant et après les durs affrontements ». Et de faire valoir, avec optimisme, que la signature de cet accord « est un signe que le Forum de Bangui en cours débouchera sur un cadre de réussite sociale. »

Le Représentant Résident de l’UNICEF en République centrafricaine, Mohamed Malick Fall a, de son côté, déclaré que lors des conflits qui ont secoué ce pays, «les enfants sont particulièrement affectés. Ils font l’objet de diverses violences : utilisés comme combattants, cuisiniers, messagers, etc. » En prenant cet engagement, a-t-il dit à l’égard des groupes politico-militaires, « vous vous inscrivez dans l’engagement pour la réconciliation, mais aussi dans la conformité du droit international sur la protection des enfants. » Et d’ajouter : « L’acte ouvre la voie à l’accès à l’éducation des enfants, réunification familiale, cohésion communautaire et insertion sociale des enfants soldats. »

Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la MINUSCA, le Général Babacar Gaye, souligne que les enfants ont payé et continuent de payer un lourd tribut : « Plusieurs milliers d’enfants font l’objet de violences, viols, mutineries, sous l’influence des adultes. », a-t-il  déploré, rappelant la politique de tolérance zéro des Nations Unies à l’endroit des auteurs de violences des droits des enfants notamment, avant d’inviter « tous les acteurs nationaux et internationaux à réprimer les violences sexuelles à l’endroit des enfants, afin de travailler ensemble pour un avenir de paix. »

Etaient aussi présents dans cette cérémonie, Mme Eugénie Yvonne Léocadie Yarafa, ministre des Affaires sociales, de la Promotion du Genre et de l’Action humanitaire -qui a co-paraphé cet accord, au nom du Gouvernement, avec son homologue de la Défense-, ainsi que le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Coordonnateur humanitaire et de Développement et Représentant résident du PNUD, Aurélien Agbénonci, l’Ambassadeur de la France, Charles Malinas, et le Représentant de la Banque Mondiale, Midou Ibrahima.