Des assises pour une transhumance apaisée

12 mar 2024

Des assises pour une transhumance apaisée

Safiatou Doumbia

Le village de Bémal, au nord de Paoua, dans la préfecture de Lim-Pende a accueilli les 5 et 6 Mars 2024 des assises sur une « transhumance apaisée et sans incident ». Une initiative conjointe des autorités préfectorales de Lim-Pende et de l’Ouham-Pende ainsi que de la MINUSCA. Plus d’une centaine de personnes, dont neuf femmes, ont pris part aux discussions assorties de recommandations qui seront soumises aux autorités centrafricaines et tchadiennes.

Ces assises ont réuni les acteurs de la transhumance afin de réfléchir aux défis liés à cette activité dans les deux préfectures frontalières avec le Tchad et de proposer des solutions pour réduire les incidents qui en découlent. Parmi les participants : les maires des huit communes de Paoua, les représentants des agriculteurs, des éleveurs, des bouchers, de la jeunesse, des femmes, des éleveurs sédentaires, les chefs de groupes, les Forces de défense et de sécurité et surtout les membres du Comité de travail sur la transhumance de la sous-préfecture de Paoua ainsi qu’une dizaine de propriétaires de bétail tchadiens.

Pour le préfet de l’Ouham Pende, Dieudonné YOUNGAINA, qui s’est exprimé au nom du Premier Ministre de la République centrafricaine, « les assises de Bémal ont une importance capitale en ce qui concerne la transhumance. Par ce qu’elle draine en cette période beaucoup de facteurs : l’insécurité, la destruction des champs, le vol des bêtes ». « C’est ce qui fait que nous sommes obligés de nous retrouver en prélude, pour essayer de voir ce qu’il y a lieu de faire pour qu’il y ait une transhumance apaisée », a-t-il par ailleurs indiqué

Dans le même sens, la Cheffe de sous-bureau de la MINUSCA Paoua, Bernadette Lukonde, a indiqué en cette circonstance que : « la problématique de la transhumance est une question centrale qui est au cœur du nouveau mandat de la MINUCA et mobilise toutes les attentions ». Reconnaissant qu'elle demeure « une source d’insécurité en RCA », elle a ajouté que « pour la MINUSCA, l’on ne peut valablement prétendre protéger les civils, les communautés sans prendre à bras le corps la question de la transhumance ». 

Les participants ont débattu des sujets comme les engagements des éleveurs et agriculteurs pour une transhumance apaisée, la protection des femmes contre les violences basées sur le genre pendant la transhumance ou encore de la planification des périodes de transhumance. Leurs échanges ont donné lieu à des recommandations adressées à tous : éleveurs, agriculteurs, autorités centrafricaines et tchadiennes et surtout à la MINUSCA .

Ces assises ont été jugées « réussies à 100% » par Philippe Redeibona Linkona , président des agriculteurs de Lim-Pende. « Il y a eu des échanges fructueux et consolidants pour les principaux protagonistes que sont les éleveurs et les agriculteurs. » a-t- il conclu.  

Les acteurs de la transhumance devraient se retrouver prochainement afin d’aborder des aspects du sujet qui n’ont pas pu être débattus.