Mieux relayer et rapporter les cas d’abus et exploitation sexuels

24 juin 2016

Mieux relayer et rapporter les cas d’abus et exploitation sexuels

Ils étaient 235 membres et leaders communautaires, principalement de la jeunesse, des femmes, des religieux et des chefs traditionnels, issus des huit arrondissements de Bangui, à avoir reçu, du 17 au 20 mai 2016, une formation sous le thème « combattons ensemble les abus et l’exploitation sexuels ». Ce jeudi 23 juin, 70 d’entre eux, tous leaders, ont reçu leurs certificats de participation à ces séances de formation sur le phénomène.  

La formation, organisée par la MINUSCA, avait pour objectif de les préparer à  relayer les messages relatifs à la lutte contre les abus et exploitation sexuels auprès de leurs communautés respectives. Ainsi, dans  les futures campagnes de sensibilisation, ils serviront de points focaux de la MINUSCA, en soutien à l’équipe Conduite & Discipline (CDT) de la MINUSCA.  

Le contenu de la formation se résumait en deux points essentiels : connaître les comportements prohibés et collaborer, en toute confidentialité selon les procédures mises en place, pour dénoncer les actes d’exploitations ou abus sexuels commis par le personnel de l’ONU et; protéger les populations contre ceux qui se servent de leur ignorance et vulnérabilité pour commettre leurs forfaits et les prévenir contre les fausses allégations.

Augustin Kumugo-Mbetho de l’Equipe CDT de la MINUSCA rappelle que les participants ont appris les techniques de rapportage des cas d’abus et exploitation sexuels. « Ils vont appeler sur une ligne téléphonique ou nous envoyer un mail pour nous rapporter des cas d’abus et exploitation sexuels commis par les fonctionnaires de l’ONU. » Suivront « des enquêtes conduites par CDT », dit-il, soulignant que la confidentialité du dénonciateur sera garantie.

Pour Brigitte-Bernadette Ndotet-Nzanzet, présidente de l’Organisation des Femmes Africaines (OFCA) du 6earrondissement de Bangui, « les jeunes filles doivent comprendre que l’argent ne doit pas être obtenu par le sexe mais plutôt par le travail. » Quant à Bironda Abigaël, étudiante à l’Université de Bangui, elle compte approcher d’autres jeunes pour leur montrer les conséquences des abus et exploitation sexuels : « Je vais leur enseigner ce que j’ai appris, car comme disait Nelson Mandela, l’éducation est l’arme la plus puissante. »

Namoby Aladji, un leader religieux, se dit prêt à sensibiliser sa communauté, « à travers la parole de Dieu, sur les conséquences des abus et exploitation sexuels, qui entrainent entre autres  les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées chez les jeunes filles. »    

Et comme le rappelle la Cheffe de l’Equipe Conduite & Discipline à la MINUSCA, Nicola Dahrendorf, « les fonctionnaires de l’ONU qui ne respectent pas les standards de l’organisation doivent être dénoncés par la population et sanctionnés s’ils sont coupables. »