Policiers et gendarmes centrafricains formés en police de proximité

29 jan 2016

Policiers et gendarmes centrafricains formés en police de proximité

Une soixantaine de policiers et gendarmes centrafricains (33 policiers dont 3 femmes, 24 gendarmes dont 5 femmes et 3 éléments de la police municipale) ont été formés en matière de police de proximité, par des formateurs de la Police et des membres de la  Section des Droits de l’Homme de la MINUSCA.  La clôture de cette formation, qui s’est déroulée en trois vagues, a eu lieu le 28 janvier à  l’Etat-major conjoint de la MINUSCA (Joint Task Force (JTF) à Bangui.
 
L’objectif de cette formation déclinée en dix modules - Droits de l’Homme ; Protection des civils ; Protection de l’enfant ; Renseignement de proximité ; Police de proximité ; Rédaction de rapports ; Ethique et déontologie ; Sensibilisation sur les engins explosifs improvisés ; Mandat de la MINUSCA et  patrouilles- était de renforcer les capacités des policiers et gendarmes centrafricains dans les missions de police communautaire pour un rendement efficient sur le terrain.  
 
Comme le souligne l’UNPol Gaudens Segbo, qui a dispensé la formation sur le module Police de proximité,  les policiers formés doivent identifier leurs partenaires clefs notamment les élus locaux, les membres de la société civile, les médias, les associations de développement, les syndicats, etc. « Ces partenaires vont informer les forces de l’ordre sur les problèmes de sécurité au sein de la société et les aidera à les résoudre », a-t-il expliqué. Et le préalable pour les forces de l’ordre, c’est le respect strict des droits de l’homme, a-t-il martelé avant de conclure qu’ « un policier qui méconnait les droits humains ne peut rien faire en matière de police de proximité qui est à la fois préventive, dissuasive et répressive. »
 
En sa qualité de chef par intérim en charge de la colocation dans les unités opérationnelles de Bangui et Bimbo (08 commissariats d’arrondissements et les brigades territoriales de gendarmerie),  l’UNPol Rebecca NNANGA fait valoir que la police de proximité contribue à l’éducation des citoyens face à la crise (sensibilisation sur les phénomènes de société). Cependant, a-t-elle dit, la population doit aussi collaborer avec les éléments de la police de proximité dans l’objectif de la cohésion sociale. 
 
Le Directeur de cabinet au Ministère de la Sécurité Publique et de l’Emigration-Immigration, Etienne Bissa, a, lui, indiqué qu’ « embrasser cette carrière, c’est accepter un sacerdoce ». Et d’ajouter que  « la restauration de l’autorité de l’Etat passera inéluctablement par le maintien de l’ordre. »
 
A son tour, le Maire de la ville de Bangui, Hyacinthe Wodobode, dira que « le policier ou le gendarme qui respecte l’éthique et la déontologie de sa profession peut valablement contribuer à la cohésion sociale et au retour à la paix. »  
Quant au Commissaire de la Police de la MINUSCA, Luis Carrilho, policiers et gendarmes doivent parvenir à tisser avec la population des relations de proximité en vue d’instaurer un climat de confiance entre les citoyens et la police. On constituera des tribunes où la parole sera libre aux fins de créer cette proximité recherchée entre le peuple et ses forces de l’ordre.
Avant de procéder à ces formations, la MINUSCA a mis en place un  forum de coordination centrale entre les maires des huit arrondissements de Bangui, plus ceux de Bimbo et de Begoua, et les Directeurs généraux de la Police centrafricaine et de la gendarmerie Nationale. Ceci est un préalable à la constitution d’un comité local de sécurité dans lesdits arrondissements qui sera en liaison avec  toutes les autres parties prenantes dont le PNUD.
Il convient de rappeler qu’une première formation en Police Communautaire (ou de proximité) avait eu lieu du 3 au 6 Septembre 2015, avec la participation de 18 policiers dont 06 femmes. Ce qui donne à ce jour un total de 78 policiers et gendarmes bénéficiaires de cette formation, dont 51 policiers, 24 gendarmes et 03 policiers municipaux. 
Dans son mandat, la MINUSCA appuie et coordonne l’assistance internationale fournie à la police, et aide les autorités de transition à élaborer et à exécuter des programmes de lutte contre la violence communautaire. Elle veille aussi aux violations du droit international humanitaire et du droit de l’homme sur toute l’étendue du territoire de la RCA.