Abus et exploitation sexuels: pour que Kaga Bandoro devienne un modèle de l’action de la MINUSCA

16 mar 2016

Abus et exploitation sexuels: pour que Kaga Bandoro devienne un modèle de l’action de la MINUSCA

 
Depuis l’avènement de la MINUSCA, le secteur de Kaga Bandoro (nord, préfecture de la Nana Grébizi) n’a enregistré aucun cas d’abus ou d’exploitation sexuels. Un constat dont se réjouit le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, Parfait Onanga-Anyanga, en visite de travail dans la localité ce mardi 15 mars 2016, pour le lancement officiel des activités du groupe de travail (Task force) pour la prévention des exploitations et abus sexuels.
« Nous voulons que cette performance se poursuive et nous voulons que Kaga Bandoro devienne un modèle de notre action, non seulement pour la promotion de la Tolérance Zéro, mais surtout pour que nous atteignions notre objectif de Zéro nouveau Cas d’abus sexuels à la MINUSCA », a-t-il souhaitéencouragé par l’initiative du chef du bureau de Kaga Bandoro de réunir l’ensemble des autorités locales et la famille des Nations unies présente dans la  localité en vue de prévenir le mal.
Le Chef de la MINUSCA était accompagné, pour l’occasion, du Commandant de la Force, le Général Balla Keita, du Commissaire de la Police de la Mission, Luis Carrilho, du Directeur adjoint du support de la Mission, Emmanuel Komla Agawu et de la Cheffe de l’Unité Conduite et Discipline, Mme Carmen Perez-Salas.
En présence du groupe de travail pour la prévention des exploitations et abus sexuels, composé de la MINUSCA et de toutes les agences des Nations Unies opérant dans la région, la délégation venue du quartier général de la MINUSCA à Bangui a inscrit l’objectif de la présente visite dans sa volonté de porter un message clair : rappeler que la MINUSCA est déterminée à mettre fin aux abus et exploitations sexuels. « C’est une mission qui n’aura aucune complaisance envers tous ceux qui dans ses rangs voudront profiter de la multitude pour se cacher et continuer à mener ces actes odieux. Nous sommes venus ici dire que la Mission est en guerre contre les abus sexuels et que c’est un combat que nous allons réussir », a promis le Représentant spécial.
Faut-il le rappeler, le 11 mars 2016, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2272, qui prend plusieurs mesures visant à s’assurer que tout acte d’exploitation ou d’atteinte sexuelles commis par des soldats de la paix sera puni. Un texte destiné à « envoyer un message fort sur le fait que le Conseil de sécurité soutient fermement la politique de tolérance zéro dans les cas d’abus ou d’exploitations sexuels commis par des troupes censées protéger les civils ».
A l’issue de sa rencontre avec les humanitaires en mission dans la région, les autorités locales et la société civile, notamment les organisations de femmes, la délégation a renouvelé l’engagement de la Force et de la Mission dans sa totalité à tenir son engagement de Protection des civils, pilier primordial de son mandat en République centrafricaine. Kaga Bandoro fait face, en effet, à une insécurité grandissante du fait du grand banditisme et des viols massifs de femmes (plus de 700 cas de violences basées sur le genre et une trentaine de cas de viols au cours des deux derniers mois, selon l’Organisation des Nations Unies pour la Population –UNFPA-  sur place).
Pour pallier ces problèmes, le Chef de la MINUSCA a réitéré la ferme résolution de la MINUSCA à faire appliquer, à Kaga Bandoro, la mesure de zone exempte d’armes. « Nous avons été clairs que nous allons lever toutes les barricades posées dans la ville. Nous sommes conscients que c’est un défi immense, mais nous prendrons les mesures pour faire cesser ces activités criminelles », a-t-il fait savoir.
Une visite au camp des déplacés situé au sein de l’archevêché de Kaga Bandoro a permis au Représentant spécial et à sa suite de s’imprégner des réalités de vie des populations ayant fui les combats au plus fort de la crise. Il les a assurés du soutien constant de la MINUSCA avant de les inviter à la cohésion et à l’espoir de lendemains meilleurs pour la RCA, un espoir qui prend peu à peu forme avec l’élection des nouveaux dirigeants du pays.