Bouar : Tous unis contre les engins explosifs

6 avr 2024

Bouar : Tous unis contre les engins explosifs

Par Dramane Darave

Le Service de lutte antimines de l'ONU (UNMAS) a organisé le 5 avril 2024 à Bouar la célébration de la Journée internationale de sensibilisation aux problèmes des mines et de l'assistance à la lutte antimine. Cette journée a été l’occasion pour les autorités locales et la MINUSCA d’en appeler à l’implication de tous pour lutter contre les dangers des engins explosifs.

Au cours de cette cérémonie, le maire de Bouar, Dieu Beni Massina, a souligné le caractère entravant des engins explosifs sur le développement du pays, en particulier dans la préfecture de la Nana Mambere. Il a insisté sur le fait que ces engins constituent un obstacle majeur à l'aide humanitaire et à l'assistance gouvernementale envers les populations vulnérables. « Cette cérémonie nous invite à réfléchir aux défis posés par la présence des engins explosifs sur le territoire centrafricain, notamment dans notre préfecture de la Nana Mambere et au sein des différentes communautés », a-t-il déclaré, plaidant pour une collaboration renforcée entre la MINUSCA et les Forces de sécurité nationales pour éradiquer ces engins et sécuriser les voies minées.

La représentante du chef de bureau de la MINUSCA pour la région de l'Équateur, Birgit Gorbach, a rappelé les chiffres alarmants liés à la menace des engins explosifs pour les populations civiles et les soldats de la paix. « Depuis 2020, la République centrafricaine a enregistré 195 incidents liés aux engins explosifs, ayant entraîné 233 victimes, dont 67 % étaient des civils, y compris 45 enfants, 67 hommes et 15 femmes », a-t-elle souligné. Elle a également ajouté que « quatre soldats de la paix ont été tués et 12 blessés par des munitions explosives en RCA ».

Remarquant que la préfecture de la Nana Mambere est la plus touchée, avec 50 incidents sur les 195 recensés, les intervenants ont unanimement souligné que la lutte contre les engins explosifs dépend de la participation et de l'implication de tous. « Nous devons continuer de travailler en collaboration pour faire face à cette situation qui entrave le processus de paix et la protection des civils », a plaidé la représentante de la MINUSCA.

Cette journée a offert l'opportunité d'échanger avec une cinquantaine de participants, incluant des autorités locales, des leaders communautaires, des représentants des Forces de défense et de sécurité, des membres de la société civile, des agences onusiennes, de la MINUSCA et des ONG humanitaires. Les discussions ont porté sur les efforts déployés par UNMAS et la MINUSCA pour sensibiliser les communautés touchées par les engins explosifs, collecter des données pour identifier les zones dangereuses, neutraliser et détruire les engins explosifs, ainsi que former les forces de défense et de sécurité nationales à la gestion des armes et des munitions.

Elle a également permis de recueillir des recommandations des participants pour mieux adapter la lutte antimines aux spécificités et exigences locales en vue de mieux affronter cette menace persistante, qui compromet le développement et met en danger la vie des civils et des forces de maintien de la paix.