Fabrizio Hochschild appelle à une réponse rapide face à l’urgence à Kaga-Bandoro

16 oct 2016

Fabrizio Hochschild appelle à une réponse rapide face à l’urgence à Kaga-Bandoro

Le 12 octobre, la ville de à Kaga-bandoro, (Nana-Gribizi) a été le théâtre de la violence  qui a fait des dizaines de morts et blesses et occasionné le déplacement  de milliers de personnes. 
Pour s’enquérir de la situation sur le terrain, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies et  Coordonnateur humanitaire et de developpement,  Fabrizio Hochschild, y a effectué  une visite le 15 octobre en compagnie de la Ministre centrafricaine des Affaires sociales et de la Réconciliation nationale, Virginie Baïkoua, et du Commandant Adjoint de la Force de la MINUSCA, le Général Sidiki Daniel Traoré, entre autres.
 
Au nombre des personnes rencontrées figurent les autorités locales, la société civile, les acteurs humanitaires,  ainsi que des représentants des groupes armés, outre les personnels des Nations Unies.
La Ministre des Affaires sociales et de la Réconciliation nationale, Virginie Baïkoua, a exprimé sa tristesse de trouver Kaga-Bandoro dans cet état de désolation et de peur, alors qu’il y a deux mois la population de cette ville envisageait l’avenir avec plus d’espoir pour une paix durable. « Il faut sécuriser la population de manière définitive. Nous dépendons de vous, puisque l’Etat n’a pas de Forces de sécurité effectives. » Aux autorités locales, la société civile musulmane et les groupes armés, Mme Baïkoua a redit la nécessité du dialogue et de la réconciliation pour la reconstruction du pays.
Les acteurs humanitaires estiment à environ 10 000 personnes le nombre de déplacés vivant autour de la base de la MINUSCA. En raison de l’insécurité, les activités des travailleurs humanitaires sont également paralysées. D’où la nécessité d’une réponse rapide par rapport aux défis sécuritaires qui se posent dans la ville. Pour sa part, le Chef de bureau de la MINUSCA pour le Secteur Centre, Renner Onana, a expliqué que les personnes déplacées qui sont venues se réfugier à proximité de la  base de la MINUSCA souhaitent un retour rapide dans leurs lieux d’habitation, et souligné l’importance de plan de la sécurisation de ces zones d’habitation.
Le Commandant Adjoint de la Force a, lui, fait valoir que des instructions fermes ont été données pour que la Force fasse respecter l’interdiction de circuler avec des armes dans la ville. « Kaga-Bandoro, ville sans arme, doit être une réalité. Nous ne tolèrerons plus que quiconque se promène librement avec des armes dans la ville. Les seuls qui ont le droit de les porter sont les policiers et les éléments de la Force de la MINUSCA», a indiqué le General Traoré, qui a promis que tout sera mis en œuvre pour le retour de la sécurité dans la ville afin que les populations civiles déplacées puissent regagner leurs maisons.
Le General Traoré a en outre insisté sur l’impartialité de la Force dans la mise en œuvre de son mandat, invitant les Casques bleus à ne pas se laisser influencer par les plaintes et autres accusations faites par les parties au conflit. Enfin, il a insisté sur la nécessité d’une étroite coordination entre les différents acteurs dans la planification et la mise en œuvre des opérations.
Par ailleurs il a été signalé l’hostilité des populations de Kaga-Bandoro à l’égard du contingent burundais et des policiers rwandais et plus largement à l’endroit du personnel des Nations.  Une hostilité qui, selon Fabrizio Hochschild, contribue à la réduction de l’espace humanitaire. En effet, selon des statistiques fournies par OCHA, 95% du personnel humanitaire national ont vu leurs maisons soit pillées, soit incendiées au cours des derniers incidents. Aujourd’hui, ils sont tous obligés de rester au sein de la base du Bureau commun qui abrite les Agences des Nations Unies, qui accueille actuellement un total 90 personnes, ou de se réfugier au camp de la MINUSCA.
Le Programme alimentaire mondial souligne qu’en raison de l’insécurité et du manque de personnel,  il n’a pas été possible de distribuer les 16 tonnes de vivres pré positionnés  aux quelque 15 000 bénéficiaires qui en dépendent à  Kaga-Bandoro et aux 120 000 dans la zone d’opération de tout le secteur, et ce, depuis le 1er octobre. L’OMS déplore, de son côté, la fermeture de l’hôpital préfectoral dans cette situation d’urgence tandis que l’UNICEF souligne la nécessité de sécuriser les infrastructures sanitaires et scolaires pour que malades et blessés puissent se faire soigner et les enfants d’aller à l’école.
Apres avoir écouté les différents acteurs humanitaires, Fabrizio Hochschild a promis de continuer le plaidoyer pour l’optimisation de la sécurisation de la ville et de l’espace du personnel humanitaires afin de leur permettre d’apporter rapidement de l’aide aux personnes déplacées qui sont dans une situation d’urgence majeure.