Lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants en RCA: l’ONUDC apporte son appui

22 juil 2016

Lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants en RCA: l’ONUDC apporte son appui

Une délégation de l’Organisation des Nations Unies contre la drogue et les crimes (ONUDC), bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, est en mission à Bangui, du 18 au 23 Juillet. L’objectif de cette visite, la première du genre, est de faire une évaluation de la situation sécuritaire du pays et de voir comment appuyer la Centrafrique dans la lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants, les crimes et le terrorisme. La délégation a échangé avec le Président de la République, Faustin Archange Touadera, le Premier Ministre, Simplice Sarandji, et pluisieurs autres membres du gouvernement. Cette visite fait suite à la récente crise socio-politique qu’a connue le pays.  
 
Le Directeur de l’ONUDC Afrique de l’Ouest et du Centre et chef de la délégation, Pierre Lapaque,  a expliqué au cours de cette visite que «le premier problème de la Centrafrique, c’est l’absence de sécurité sur le territoire ». Cet état des lieux devrait donc permettre à l’organisation de déterminer un certain nombre de priorités et mettre en place un programme d’actions dans le pays.
 
Au nombre de ses actions futures, l’ONUDC inscrit le renforcement de la chaîne pénale et de la Justice. «Il y a un phénomène de frustration de la part de la population. Les gens voudraient que la police soit plus efficace. Les cours et les tribunaux ont du mal à rendre la justice sur l’ensemble du territoire national. Là aussi, c’est une vraie difficulté, puisque le droit à la justice est un droit fondamental de tous les citoyens. C’est ce qui rend crédible l’institution étatique », a souligné M. Lapaque. L’organisation compte également organiser des formations, des fournitures de matériels et le directeur évoque l’implantation d’un bureau en RCA.
Après les différents échanges, la délégation a relevé un certain nombre de thématiques particulières à la République centrafricaine, notamment le pillage du secteur minier, puisque beaucoup de mines sont entre les mains des groupes rebelles, et le massacre des espèces protégées. 
 
Bien qu’étant d’accord avec le fait que tout est prioritaire en Centrafrique, le Directeur de l’ONUDC Afrique de l’Ouest et du Centre précise que  « le premier besoin du pays, c’est de renforcer l’investigation dans ce pays, de façon à lutter contre ce sentiment d’impunité qui existe ». « La place des criminels, c’est derrière les barreaux. La place de la Justice, c’est justement d’assurer que ces criminels soient jugés, dans le cadre du droit de la défense, des droits de l’homme, mais s’assurer que force reste à la loi. Je crois que l’une des difficultés qu’il y a ici, c’est que la force a beaucoup de difficultés à rester avec la loi », a-t-il affirmé.
A l’issue de sa visite, M. Lapaque a échangé avec la presse nationale, le 22 juillet.  Il a confié aux journalistes qu’il y a une page blanche qu’on doit pouvoir écrire en Centrafrique. «C’est le gouvernement centrafricain qui doit l’écrire avec notre soutien, pas seulement celui de l’ONUDC, mais de toute la communauté internationale», a-t-il conclu.