Restituer les conclusions de la Table Ronde de Bruxelles

8 déc 2016

Restituer les conclusions de la Table Ronde de Bruxelles

Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Felix Moloua, a tenu ce 7 décembre 2016 une conférence de presse dans les locaux de son ministère afin de restituer les conclusions de la Table Ronde qui s’est tenue les 17 et 18 novembre à Bruxelles. Cette conférence de presse, organisée conjointement avec le Chef de la délégation de l’Union européenne, Jean-Pierre Reymondet-Commoy, et le Représentant-Résident du PNUD, Fabrizio Hochschild, a été marquée par la présence des représentants  de la Banque Mondiale, de l’Union Africaine  et de la Banque Africaine de développement (BAD), partenaires financiers engagés dans le soutien à la Centrafrique et représentés à la Table ronde de Bruxelles.

D’entrée de jeu, Felix Moloua  a rappelé que le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix, (RCPCA) qui a été le document de base des travaux de Bruxelles, est un Plan de sortie de crise confectionné par l’Etat centrafricain avec l’assistance technique de la communauté internationale. Ce plan, a-t-il souligné, prend en compte les préoccupations des populations centrafricaines qui se résument dans le triptyque  des piliers mis en exergue par le Plan, à savoir :  la restauration de la paix , de la sécurité et la réconciliation ; le renouvellement du contrat social entre l’état et la population, ce qui signifie concrètement que l’administration puisse être redéployée sur l’ensemble du territoire et se mettre au service des populations et que le minimum de services de base soit fournie à l’ensemble de la population sur tout le territoire dans les domaines majeurs de la sante, de l’éducation, et de la fourniture d’eau et d’énergie ; enfin, troisième pilier, la promotion du relèvement économique  et la relance du secteur productif.

A Bruxelles, a rappelé le ministre, « il s’agissait de présenter à nos partenaires techniques et financiers ce Plan national de relèvement et de consolidation de la Paix  et de faire un plaidoyer qui soit à la hauteur de nos défis ».

Du point de vue du ministre, « cet exercice a été concluant », puis d’ajouter : « notre plan a été approuvé : sur 91 invités, il y a eu à Bruxelles plus de 80 délégations, ce qui témoigne de l’intérêt de la Communauté internationale pour la Centrafrique. » Le ministre, rendant compte des ressources promises, a dit : «  Nous avons pu mobiliser plus que nous attendions de la communauté internationale » Puis plaçant la communauté nationale devant ses responsabilités, Felix Moloua a notifié : «  Maintenant il nous revient de démontrer notre capacité à absorber ces ressources pour jouir  de la confiance de nos partenaires ».

Felix Moloua  a ensuite évoqué la création prochaine d’un « Secrétariat technique permanent »  qui sera une structure de coordination, de suivi et de mise en œuvre  du plan sur les  trois prochaines années. Ce secrétariat a-t-il dit, « rassemblera des compétences nationales de haut niveau » assistés par des experts internationaux « afin que tout soit fait dans les règles de l’art au bénéfice de la Centrafrique »

Le Chef de la Délégation de l’Union Européenne, Jean-Pierre Reymondet-Commoy, a quant à lui estimé que « l’Union européenne considère que Bruxelles est une bonne réussite avec des résultats qui dépassent les attentes ». Il a évoqué une réussite « diplomatique et une réussite économique »  et a estimé que « si les dépenses sont normalement et judicieusement engagées, les montants alloués suffisent largement à financer les trois premières années du RCPCA ». Il achèvera son propos non sans adresser un satisfecit au Président Touadera  « qui a pu convaincre les bailleurs de Fonds par la sincérité de son engagement. »

Même satisfecit du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Fabrizio Hoschschild,  qui a parlé d’ « un grand succès », évoquant la Table Ronde de Bruxelles, qu’il a assimile à « un vote de confiance de la communauté internationale en faveur de la Centrafrique. » Il a ensuite rappelé le bien-fondé de la signature  du Cadre d’engagement mutuel entre le gouvernement centrafricain et la communauté internationale, qui est complémentaire du RCPCA. Ces deux instruments  permettront « d’accroître le partenariat pour la consolidation de la paix dans la transparence et la responsabilité mutuelle, la cohérence et l’appui durable des partenaires internationaux pour la réalisation des priorités. »

Le Chef des opérations de la Banque mondiale pour la RCA, Jean Christophe Carret, a pour sa part, parlé de « prime à la démocratie » parlant des travaux de Bruxelles, et a indiqué que les 300 milliards de Francs CFA promis par la Banque mondiale, permettront sur 3 ans de financer un certain nombre de projets dont le retour des réfugiés qui a été l’une des préoccupations exprimées par les journalistes.

Ceux-ci ont également évoqué le programme DDRR et la réforme du secteur de la sécurité. Toutes choses prises en compte par le RCPCA. Le ministre, comme les partenaires se sont accordés sur l’importance de la sécurité et de la paix dans le processus de relèvement du pays. Ainsi Fabrizio Hochschild  a-t-il conclu : «  la base de la mise en œuvre du Plan, c’est la sécurité et la paix. »

Signalons que ce Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix a été préparé par le Gouvernement de la République centrafricaine, avec le soutien de l'Union Européenne, de l’Organisation des Nations Unies et du Groupe de la Banque Mondiale.

Alors que la République centrafricaine attendait 1.684 milliards de dollars sur les trois prochaines années, elle en a obtenu, à l’issue de la conférence de bailleurs de fonds, 2.268 milliards (1130 milliards de FCFA), soit un surplus de 41%.