Scrutin présidentiel et législatif: Les Centrafricains s’expriment

14 fév 2016

Scrutin présidentiel et législatif: Les Centrafricains s’expriment

Ce dimanche 14 février 2016 est une journée décisive pour les Centrafricains qui amorcent réellement le processus de sortie de crise long de trois ans. A l’heure du second tour de l’élection présidentielle combinée au premier tour des législatives, ils sont nombreux à nourrir des attentes vis-à-vis de ce scrutin d’où émergera bientôt celui qui présidera à la destinée du pays.

« Aujourd’hui je suis fier de réécrire l’histoire de mon pays en votant ce matin, j’ai décidé de sursoir à mon devoir religieux pour me rendre au bureau de vote », affirme Brice Gouhoutou qui dit sa fierté avoir accompli son devoir citoyen. A six heures du matin, il est l’un des premiers électeurs à se présenter dans la cour du Lycée des Martyrs au quartier SICA 2, dans le deuxième arrondissement de Bangui pour voter. Malgré son léger agacement  dû au retard dans le démarrage du scrutin, il sort du bureau le visage radieux. Il pousse un soupir de soulagement, disant s’être libéré « d’une contrainte morale en accomplissant son devoir ».

Les Centrafricains attendent beaucoup de ces élections, à en croire Caritas Djagbo, étudiante: « Je voudrais qu’à l’issue de ces scrutins nous puissions retrouver la paix, que les nouvelles autorités s’emploient activement au développement du pays et que le nouveau président puisse favoriser la réconciliation nationale.»

Poursuivant dans le même sens, Michel YANIBADA espère « que le pays va retrouver sa stabilité d’antan et que tous les fils et filles de la Centrafrique puissent travailler ensemble pour que nos enfants ne puissent plus revivre les affres du passé ».

A l’engouement s’allient également enthousiasme et soulagement « c’est la fin du processus enclenché avec le Referendum constitutionnel. Je suis si contente que rien n’ait entravé notre désir de retrouver notre légitimité aux yeux du monde, nous avons prouvé notre maturité et je suis fière et soulagée », affirme avec émotion et enthousiasme Henriette Koumba, employée de banque, qui vote pour la première fois de sa vie. 

L’optimisme des Centrafricains, selon certains, ne sera pas entamé quelle que puisse être l’issue des scrutins. « Peu importe le résultat des élections, je suis prêt à l’accepter car, pour moi, seul le retour de la paix prime », confie le représentant d’un candidat à la présidentielle, au centre de vote de l’Ecole nationale de Magistrature (ENAM) de Bangui.

Il faut noter que ces élections ont débuté et se sont achevées dans le calme et sous la vigilance des Casque Bleus de la MINUSCA, des forces de sécurité intérieures et de la force française SANGARIS. Le Commandant de la police centrafricaine, Sylvain Bedano, qui compose le dispositif sécuritaire du bureau de vote de Saint Paul dans le septième arrondissement note avec satisfaction l’ambiance « Tout se déroule dans le calme, il n’y a pas d’incidents majeurs, je sens la détermination dans le comportement des électeurs. »