Second tour des élections en RCA : calme et détermination

Des Centrafricains se sont rendus dans les centres de vote, dans le calme et la discipline.

Bossangoa

Berberati

précédent suivant
14 fév 2016

Second tour des élections en RCA : calme et détermination

Après un premier tour du scrutin sans heurts majeurs, le 30 décembre 2015, des milliers de Centrafricains qui se rendent aux urnes ce dimanche 14 février 2016, pour le second tour du scrutin couplé présidentielle et législatives. Dans la capitale Bangui et les provinces, les préparatifs ont démarré depuis plusieurs semaines afin d’offrir aux citoyens une chance de voir se concrétiser leur aspiration de voir sortir des urnes le président de la République et les députes qu’ils attendent depuis près de trois années caractérisées par l’une des crises militaro-politiques les plus marquantes de l’histoire du pays.

Les centres de vote, ouverts dès six heures du matin, ont vu affluer de nombreux électeurs enthousiastes à l’idée d’accomplir leur devoir citoyen. Des Centrafricains ont pris d’assaut les centres de vote, dans le calme et la discipline, attendant patiemment leur tour de vote.

Dans le premier arrondissement de Bangui, au centre de l’Ecole nationale de magistrature (ENAM – 1er arrondissement), Champro Nguia, 20 ans, qui vote pour la première fois, se dit « très fier » de pouvoir enfin accomplir cet acte citoyen. « Lorsque j’ai atteint l’âge de 18 ans, le pays  était en crise, et c’était la Transition, donc il n’y avait pas encore d’élections. J’ai toujours rêvé de voir ce jour arriver pour pouvoir dire que j’ai, moi aussi, voté pour le retour de la paix dans mon pays », s’exclame-t-il, enthousiaste.

Les femmes, qui vraisemblablement ne veulent pas s’en laisser conter, se sont rendues en masse dans les centres de vote. Dans le 7e arrondissement de la capitale, au centre du lycée Saint Paul des Rapides, l’on a pu observer une moyenne de six femmes sur dix votants, dans les files d’attentes.

Même engouement dans la majorité des centres de vote des 2e, 3e  et 4e  arrondissements, dont celui de l’école Koudougou (au km5), Ecole Ndress (Boy rabe), Lycée  Gobongo, Lycée Boganda, Ecole St Francois, visités par une forte délégation de représentants de la communautés internationale dont la plupart sont des membres du Groupe des Huit (G8-RCA), respectivement sous la conduite du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, et son adjointe, Diane Corner. Dans la quasi-totalité desdits centres de vote, la même détermination a été notée de la part des électeurs, sous le regard vigilant des représentants de candidats.

A l’intérieur du pays, l’opération a également démarré dans le calme, à en croire les personnels de la MINUSCA dans les différentes localités. A Bria (Est), « le vote a démarré dans le calme, sécurisé par la Force de la MINUSCA en appui aux forces de sécurité intérieure», comme le rapporte le correspondant de la radio des Nations Unies en Centrafrique, Guira FM.  Les électeurs affichent la même détermination à Obo (Est), Boali et Nola (Sud)  et Kaga Bandoro (Centre), où un certain « engouement de la population dans les bureaux de vote » a été constaté.

Certaines autres localités, à l’instar de Bossangoa (Ouest) ou Bria, attendaient une affluence de la part des électeurs. « Nous sommes dimanche et cette faible affluence est surement due au fait que la plupart des votants se sont rendus à leurs offices religieux, a-t-on constaté sur place.

En dépit de légers retards constatés dans quelques-uns des centres de vote, le scrutin se déroule sans incident, d’une manière générale, comme le fait valoir Nasser Eddine Said Ali, officier électoral à la Division de l’assistance électorale intégrée de la MINUSCA.

Un satisfecit donc, mais surtout l’espoir que le reste de la journée électorale confirmera ce tableau déjà prometteur pour la Centrafrique et son peuple.