Tout est fin prêt pour le scrutin du 30 décembre

29 déc 2015

Tout est fin prêt pour le scrutin du 30 décembre

 
Dans moins de 24 heures, les citoyens centrafricains se rendront aux urnes pour élire leurs nouveaux dirigeants à la présidence et au Parlement, après plus de trois ans d’une crise militaro-politique et une gouvernance de transition de près de deux années. Après une campagne sans heurt des 30 candidats en lice, l’heure est à l’acheminement des derniers équipements et matériels de vote vers divers centres de vote du pays, ainsi qu’à l’ultime vérification de tout le dispositif. Tour d’horizon.
Bangui, 11 heures 30 ce mardi 29 décembre 2015. A l’aéroport de Bangui Mpoko, les derniers colis à destination des préfectures de l’intérieur du pays ont été embarqués à bord des avions de la MINUSCA réquisitionnés pour l’occasion et acheminés vers les lieux de déploiement. A l’exception de Bouar, dont le vol contenant les cartes d’électeurs est attendu vers la mi-journée.
Les agents de l’Autorité nationale des élections (ANE) et les officiers électoraux de la MINUSCA en charge de la logistique, qui supervisent conjointement l’opération de réception, de répartition et d’acheminement vers les zones de vote,  sont à pied d’œuvre. « Tout ce que nous attendions est arrivé hier (lundi 28 décembre, ndlr) vers 23 heures, à l’exception de Bouar, mais cela ne saurait tarder…», indique, soulagé, le logisticien à la Division électorale intégrée de la Mission, Simon Mukalay Monga.
Dans les deux bureaux électoraux de la capitale, Bangui, l’heure est à la mutualisation des énergies pour aborder le dernier virage. « Tout est fin prêt. Nous avons reçu tout le matériel. Ce mardi 29 décembre, Bangui aura le nécessaire en termes d’urnes et autres, pour effectuer la mise en place dans les bureaux de vote », explique la conseillère électorale en charge de la sensibilisation au bureau de Bangui 1, Armande Kra-Koffi. « Le top départ sera bien donné ce 30 décembre. Ce qui reste, c’est de continuer d’inviter les citoyens à aller aux urnes, à faire valoir leurs droits », ajoute-t-elle.
L’on se rappelle, le déficit en formation des agents des bureaux de vote avait été évoqué comme l’une des causes du report du scrutin initialement prévu le 27 décembre dernier. A ce niveau également, l’on a remédié à la difficulté dans les huit arrondissements de Bangui. « La formation de la presque totalité des agents a pris fin lundi », fait savoir Mme Kra-Koffi.
A l’intérieur du pays, plusieurs provinces sont fin prêtes à accueillir le scrutin, les préparatifs des opérations électorales s’y étant déroulés sans incident majeur, à l’instar de Bangassou, où la formation des 747 agents des 249 bureaux de vote a été effectuée. « On a également déployé le matériel sensible dans pratiquement toutes les circonscriptions, à l’exception d’une circonscription dont les bulletins pour les législatives sont attendus aujourd’hui », explique la coordonnatrice électorale régionale de la MINUSCA dans la préfecture du Mbomou (avec pour chef-lieu Bangassou), Mounkaila Hadio.
C’est également le cas à Sibut, où la campagne s’est terminée sans heurts, lundi à minuit. « Ce mardi, les partis politiques sont en train de donner les mandats à leurs différents représentants dans les bureaux de vote », comme le fait valoir l’officier électoral Nagby Silue qui indique, par ailleurs, que toutes les opérations en cours ont pu être menées à terme.
Dans d’autres préfectures, en revanche, c’est une journée-marathon qui s’annonce, ce mardi, avec les déploiements des derniers matériels dans les derniers bureaux de vote. A Birao (Préfecture de la Vakaga) par exemple, 47 bureaux de vote ont été pourvu en matériel, lundi. « Ce mardi est consacré aux 42 bureaux restants de la Medina, c’est-à-dire, Birao et ses environs », selon le coordonnateur électoral régional de la MINUSCA, Alexandre Moukenga Doume. « Les véhicules ont été mobilisés et le matériel est déjà à bord, nous attendons juste un camion qui doit transporter 54 agents qui iront pour le déploiement », dit-il.
Quelques anomalies isolées concernant le déploiement des bulletins ont été relevées, notamment au sujet des bulletins de vote pour les législatives. « Certains bulletins ne correspondaient pas aux candidats. Ces faits ont été immédiatement rapportés à l’ANE et à la MINUSCA, et des dispositions ont été prises pour y remédier. Ainsi, les bulletins incriminés ont été actualisés et réimprimés », fait savoir le coordonnateur électoral régional pour la préfecture de l’Ouham Pendé, Fidèle Apithy.
Dans la majorité des préfectures, les autorités locales sont engagées à faire du retour à la normalité constitutionnelle, une réalité dans chacune de leurs localités. «Ils le font avec beaucoup d’engagement, malgré la modicité de leurs moyens propres », reconnait, cependant, le coordonnateur électoral régional de la Vakaga.
La question sécuritaire, objet de toutes les attentions en cette période électorale, est aussi cruciale dans les régions. Toujours dans la préfecture de l’Ouham Pendé, des zones sensibles du fait de leur insécurité ont été identifiées et font l’objet d’une surveillance accrue de la part de la Police et de la Force de la MINUSCA, selon M. Apithy.
Conformément au calendrier électoral, le premier tour de l’élection présidentielle couplée aux législatives,  devait se tenir le 27 décembre, puis a été reporté au 30 du même mois. Le deuxième tour de l’élection du Chef de l’Etat se déroulera, quant à lui, le 31 janvier 2016.
Il convient de rappeler que dans le cadre de son mandat, la MINUSCA, par le biais de sa Division électorale intégrée, apporte un appui au processus électoral en République Centrafricaine qui consiste à « définir, favoriser et fournir l’assistance technique nécessaire au processus électoral et procéder à tous les préparatifs utiles à l’appui des autorités de Transition ».