Installation de l’Assemblée nationale, étape clé dans la vie démocratique de la Centrafrique

3 mai 2016

Installation de l’Assemblée nationale, étape clé dans la vie démocratique de la Centrafrique

Rarement rentrée parlementaire n’avait attiré autant de monde. Outre les députés, des centaines  de simples citoyens étaient venu assister à ce moment crucial dans la vie démocratique du pays.  Ce 3 mai, en effet, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale à Bangui se réunissaient pour la première fois les nouveaux députés, désignés par le peuple centrafricain dans un processus juste et transparent, mettant fin à la période de transition.
« C’est une fois de plus encore une victoire de la démocratie en Centrafrique après la réussite du processus électoral », estime Aaron Grengbo, étudiant en Droit. « L’activité politique va maintenant  connaitre une transformation décisive avec cette nouvelle étape », a-t-il poursuivi.
Cette session extraordinaire débute un mois après l’investiture du chef de l’Etat, Faustin Archange Touadéra, le 30 mars, et marque une nouvelle étape dans la mise en place des nouvelles autorités du pays. Ce processus électoral a été rendu possible grâce à l’implication des autorités de la transition, l’appui de la communauté internationale, dont la MINUSCA et bien sûr l’engagement du peuple centrafricain.
La MINUSCA a assuré la sécurisation de tout le processus électoral, du recensement à la tenue des différents scrutins, et apporté un soutien technique et  logistique à l’Autorité nationale des élections (ANE). « Pendant l’un des scrutins, au km 5, nous avions essuyé des tirs. Le déploiement des Casques bleus nous a permis de remplir notre devoir de citoyen. Cette action a illustré la détermination et l’engagement de la MINUSCA à nous accompagner vers une sortie de crise », se souvient Abdoukarim Meckassoua, élu de la première circonscription du 5ème arrondissement de Bangui.
A ce jour 128 députés ont été élus, sur les 140 que comptera l’Assemblée. Des élections partielles seront organisées le 15 mai, toujours avec le soutien de la MINUSCA. Leur mandat court jusqu’en mars 2021.
Une fois désignés les élus savent que leur tâche sera immense : « La Centrafrique à travers ce parlement va devoir relever le défi du développement, les Centrafricains ont opté pour la démocratie et nous ne devons pas les décevoir », indique Abdoukarim Meckassoua.
« Les Centrafricains ont opté pour la démocratie et nous ne devons pas les décevoir », ajoute Emilie Beatrice Epaye, députée de Markounda.
Dans les prochains jours, la nouvelle Assemblée va désigner les membres du bureau exécutif et élire, vendredi son président.
Le soutien de la MINUSCA en quelques chiffres :
  •  Pour l’enregistrement des électeurs, 4600 kits, 4 000 000 de formulaires, 100 GPS ont été acquis pour l’enregistrement des 1 954 433 électeurs centrafricains.
  • Pour les élections présidentielle et législatives, les Nations Unies ont acquis 15 000 kits électoraux, 12 000 urnes, 12 000 isoloirs, 15 000 pots d’encre indélébile, 6 800 000 bulletins de vote.
  • Pour le référendum constitutionnel et le premier tour des élections présidentielle et législatives, la MINUSCA a acheminé sur toute l’étendue du territoire 252 tonnes de matériel électoral. La Mission a également transporté le matériel électoral vers les camps de de réfugiés au Cameroun et au Tchad. Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR) a transporté les matériaux de vote pour les réfugiés au Congo.
  • 82 vols ont été effectués dans le cadre des opérations électorales
  • Des centaines de formations et séances de sensibilisation aux droits de l’Homme et au processus électoral ont été organisées au bénéfice notamment d’organisations de la société civile, de journalistes, d’agents électoraux, de policiers et de gendarmes.