La source du mandat de la Protection des Civiles (PoC)
Le mandat de l’unité de Protection des Civiles (PoC) de la MINUSCA est défini par le Conseil de Sécurité des Nations Unies: (i) les résolutions 2286 (2016) et 1894 (2009) sur la protection des civils en conflit armé; (ii) les résolutions sur le sort des enfants en temps de conflit armé, y compris la résolution 2225 (2015), (iii) les résolutions sur les femmes, la paix et la sécurité y compris la résolution 1325 (2000) ; et enfin (iv) les résolution et déclaration 2387 (2017) sur la République centrafricaine.
La Protection des Civils:
La protection des civils (POC) dans le cadre de la MINUSCA sont les actions nécessaires visant à prévenir et/ou à répondre aux menaces de violences physiques à l’égard des civils par des groupes armés (GA) et/ou des individus et des forces de l’État. La protection des civils est mise en œuvre conformément aux capacités et aux zones d’intervention des missions du Département des Opérations de Maintien de la Paix (DPKO) investies d’un mandat de protection des civils, et cela sans préjudice de la responsabilité du gouvernement hôte à protéger les civils. Pour la Centrafrique la résolution du Conseil de sécurité 2387/2017 attribue à la MINUSCA le mandat de protection des civils en prenant des mesures actives pour anticiper, prévenir et répondre de manière efficace aux menaces sérieuses et crédibles de violences physiques à l’égard de la population civile. Dans ce contexte la MINUSCA est mandatée pour avoir recours aux (i) alertes précoces; (ii) maintenir un déploiement préventif et un dispositif mobile, flexible et robuste; et (iii) effectuer des patrouilles actives, en particulier dans les zones à haut risque. L’utilisation de la force létale dans certaines situations est autorisée, et la MINUSCA peut y avoir recours pour protéger les civils.
Le gouvernement a la responsabilité première de protéger les civils:
La protection des civils est la responsabilité du gouvernement / autorités Centrafricaines. Dans le cas où le gouvernement centrafricain ne serait pas en mesure de protéger ou réticent à protéger les civils, ou lorsque les forces de sécurité de l’État représentent elles-mêmes une menace pour les civils, les Casques bleus ont l’autorité et la responsabilité d’agir indépendamment (selon les capacités de la mission et dans les zones de déploiement). Dans la mesure du possible, la MINUSCA doit solliciter l’appui et permettre aux autorités de la RCA d’accomplir leur responsabilité première de protection des populations civiles contre les violences physiques des civils.
La protection est intégrale et transversale:
La MINUSCA ne doit pas seulement s’engager dans la protection physique des civils. La Mission doit également les protéger à travers le dialogue, la médiation et l‘engagement dans le processus de résolution des conflits. Des cessez-le-feu locaux et temporaires ainsi que les accords de paix sont des exemples de ce type de protection politique. Tous les accords de paix doivent avoir pour objectif ultime de protéger les civils. De plus, l’établissement d’un environnement protecteur pour générer une paix durable et pérenne (consolidation de la paix) est une autre façon de protéger les civils. Ceci doit s’illustrer par la lutte contre l’impunité, la promotion et la protection des droits de l’homme, le plaidoyer et l’accès à l’aide humanitaire, la promotion de la justice, le rétablissement de l’état de droit et la restauration de l’autorité de l’État. « La protection physique », « le dialogue et l’engagement », et « l’établissement d’un environnement protecteur » sont les trois composantes de la protection des civils.
Les méthodes visant à protéger les civils utilisées par la MINUSCA sont: (i) Anticipation et prévention, (ii) Dissuasion; (iii) Une réponse effective aux violences; (iv) et les mesures temporaires d’urgence (UTM) comme les arrestations et la détention.
L’unité de protection des civils:
Cette unité est celle de conseil et de coordination basée dans le bureau de DSRSG en charge du pilier politique et protection. Elle s’assure que tous les acteurs de protection, aussi bien à l’intérieur de la mission qu’a l’extérieur, travaillent de concert et d’une manière coordonnée pour un meilleur impact. Elle veille au bon fonctionnement des mécanismes de coordination et des outils de protection. Elle conseille la mission sur la politique en manière de protection au regard des règles et aux procédures élaborées par DPKO.