Semaine de la police à Mobaye : La protection des civils à l’honneur

20 fév 2025

Semaine de la police à Mobaye : La protection des civils à l’honneur

Par Syntyche Mantar Tompte

Du 13 au 16 février 2025, les policiers de la MINUSCA en poste à Mobaye dans la Basse-Kotto, et leurs partenaires, les Forces de sécurité intérieure (FSI), ont célébré la semaine de la Police. Au programme, plusieurs activités de sensibilisation, principalement axées sur la protection des civils.

Installé depuis 2023, le poste de la police de la MINUSCA à Mobaye tient un rôle prépondérant dans la protection des civils, aussi bien à l’intérieur de la ville que sur les principaux axes y menant. Partant de leurs observations, fondées sur leur soutien aux forces de sécurité intérieure (FSI) et leurs interactions avec les communautés, les Casques bleus ont choisi d’aborder, au cours de cette semaine, des sujets ayant un impact direct sur la vie des civils, notamment les violences faites aux femmes et aux filles (VBG) et la sécurité routière.

Impliquer davantage les leaders communautaires dans la lutte contre les VBG

La Police de la MINUSCA, en collaboration avec les FSI, mène régulièrement des actions de sensibilisation contre les violences faites aux femmes et aux filles, en particulier dans les localités périphériques de Mobaye. La semaine de la Police a offert l’opportunité à une trentaine de leaders de groupes de jeunes, de femmes et de groupes religieux d’être sensibilisés aux conséquences de ces violences et aux moyens d’y remédier.

Selon l’officier de Police de la MINUSCA, Grégoire Yaméogo, point focal genre à Mobaye, ces violences sont trop fréquentes : « Il y a beaucoup de filles qui ne vont pas à l’école. Ceux qui font l’effort de scolariser les filles ne leur donnent pas les mêmes opportunités que les garçons. Ici, on a remarqué qu’il y a trop de cas de viols. Trop de cas de VBG. On frappe les femmes, on exerce trop de violences sur elles. En une semaine, l’hôpital a enregistré jusqu’à six cas, dont deux femmes poignardées, et c’est l’œuvre des hommes », a-t-il souligné.

Parmi les deux communes de Mobaye, celle de Mbelima enregistre particulièrement de nombreux cas de violences faites aux femmes. Célestin Ngouvenda, chef du groupe Yamaouto, confie : « Il y a des cas de tueries. Les hommes exercent beaucoup de violences sur les femmes. De plus, il y a beaucoup de mariages précoces. Les parents obligent les filles à se marier à bas âge ».

L’adjudant Férémangué Constant, enquêteur à la brigade territoriale de Mobaye, a, pour sa part, exhorté les autorités locales et les leaders communautaires à collaborer avec les FSI pour réduire ces violences en dénonçant les présumés auteurs et en référant les victimes à des structures sanitaires en cas de viol.

Les conducteurs de taxi-moto sensibilisés à la sécurité routière

Avec un effectif de 75 personnes, majoritairement des jeunes, les taxi-motos de Mobaye ont le monopole du transport public. Ils desservent la ville ainsi que ses axes et relient même des localités environnantes telles qu’Alindao et Bambari.

À l’occasion de cette semaine, 40 d’entre eux ont été sensibilisés à la sécurité routière. Lors de la séance, l’officier de la police de la MINUSCA, Koffi Yao Germain, leur a rappelé que leur activité, bien que lucrative, doit être exercée dans le respect des réglementations nationales en matière de sécurité routière et du code de transport de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), ratifié par la République centrafricaine. « Pour conduire, il faut avoir un permis. Si c’est une moto, il faut un permis A. Le code CEMAC exige aussi une attestation d’assurance pour tout engin à moteur. Lorsque vous êtes sur une moto, l’État impose le port du casque. Il faut éviter la consommation d’alcool et de stupéfiants, ainsi que le surnombre et la surcharge », a-t-il dit.

Bakary Faycal, délégué des conducteurs de taxi-motos, reconnaît que la surcharge est une pratique courante dans leur activité et souligne qu’« avec la présence de la MINUSCA, la sécurité est revenue et nous pouvons circuler, mais beaucoup d’entre nous chargent trois à quatre personnes avec des bagages en plus sur la moto, ce qui entraîne des accidents. Chaque samedi, j’organise des réunions pour sensibiliser les autres à l’excès de vitesse », a-t-il déclaré.

Engagement auprès des lycéens

L’équipe de la police de la MINUSCA à Mobaye a également échangé, durant cette semaine, avec une cinquantaine de lycéens et leurs encadreurs sur le civisme en milieu scolaire et la protection de l’enfant.

La semaine de la police s’est clôturée par une action de solidarité et de salubrité à l’hôpital de Mobaye.