Deux Casques bleus élevés à titre posthume au rang de Chevaliers de l’ordre de la reconnaissance centrafricaine

22 jan 2021

Deux Casques bleus élevés à titre posthume au rang de Chevaliers de l’ordre de la reconnaissance centrafricaine

Ghislaine ATTA

Tombés respectivement, les 13 et 15 janvier à Bangui et Grimari, lors des récentes violences postélectorales survenues en République centrafricaine, le Sergent Jean d’Amour Nsabimana (Rwanda) et le Caporal-Chef Prosper Ndikumana (Burundi), ont reçu le mercredi 20 janvier 2021, la reconnaissance des Nations Unies et de la République centrafricaine, au cours d’une cérémonie d’adieu tenue au quartier général de la MINUSCA.

En présence de la Représentante Spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU, Denise Brown, du Commandant de la Force de la MINUSCA, le Général Daniel Sidiki Traoré, du Chef d’état-major de l’Armée Centrafricaine, le General Zéphirin Mamadou, ainsi que du personnel civil et en uniforme de la Mission, les défunts ont été élevés à titre posthume au rang de Chevaliers dans l’ordre national de la reconnaissance centrafricaine.

« Par le décret numéro 21.012 portant nomination à titre posthume dans l’ordre national de la reconnaissance centrafricaine, le président de la République, Chef de l’Etat, décrète : […] sont nommés à titre posthume dans l’ordre national de la reconnaissance centrafricaine, les éléments de la MINUSCA tombés sur le champ d’honneur, au grade de Chevaliers, Sergent Nsabimana Jean d’Amour, Ndikumana Prosper […] », a lu le Chef d’Etat major des armées, le Général Zéphirin Mamadou, avant de joindre l’acte à la parole.

Agé de 39 ans, le caporal-chef Prosper Ndikumana totalise 20 ans de service sous le drapeau Burundais. Il a respectivement servi dans différentes unités des forces de défense nationale, ainsi qu’à la mission de maintien de paix en Somalie dans le 29e bataillon de la mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM). Il a rejoint la MINUSCA le 26 juillet 2020. Il laisse derrière lui une veuve et quatre enfants.

Le Sergent Jean d’Amour Nsabimana s'est, quant à lui, engagé dans les rangs de l'armée rwandaise en 1994. Il a servi comme commandant de section dans le 99e bataillon d'infanterie avant de rejoindre la MINUSCA le 9 mars 2020. Il est marié et a trois enfants.Des disparus, les contingents et la Mission retiennent leur courage et leur discipline. « Lorsqu'il est mort, le défunt caporal en chef Prosper Ndikumana n'a pas failli à sa tâche, il était en première ligne, il se précipitait pour la protection de la population innocente paniquée par les attaques répétées. C'était un homme très fiable, qui se comportait toujours en homme d'honneur », a indiqué le commandant du bataillon burundais de la Mission (BURBATT), lieutenant-colonel Jean Pierre Hakizimana.

Son homologue, le commandant du contingent Rwandais, Jean Baptiste Safari, a reconnu en Jean d’Amour Nsabimana, un soldat de valeur. « Nous avons perdu un soldat très courageux, discipliné et pacifique, qui accomplissait toute mission avec professionnalisme », a-t-il loué.

« Au nom du Représentant spécial, je voudrais reconnaître l'engagement exceptionnel de la République du Burundi et de la République du Rwanda dans leur engagement sans faille envers les opérations de maintien de la paix dans le monde et la MINUSCA en particulier », a pour sa part déclaré Denise Brown. Rappelant les conditions difficiles d’exercice des casques bleus sur les théâtres des opérations, la Représentante spéciale adjointe, a salué le dévouement de la Force de la MINUSCA aux côtés des FACA pour la protection des civils. « Nous resterons attachés aux valeurs et aux principes des Nations Unies et le travail se poursuivra, même si nos cœurs sont toujours plus lourds lorsque nous perdons un de nos soldats […]  Nous maintiendrons ensemble notre engagement pour que les groupes armés ne menacent plus la vie et l'avenir du pays », a-t-elle conclu, déterminée.

 

Fort de 750 casques bleus, le contingent burundais été déployé en Centrafrique depuis 2014, d’abord sous la bannière de la MISCA puis a intégré la MINUSCA après le transfert de responsabilité entre les deux Missions. Quant au contingent militaire rwandais, il est également présent en RCA depuis le début de la Mission et est constitué de 750 éléments.

Les missions des deux sont multiformes et comprennent, entre autres, la sécurisation de Bangui et de certaines autres parties du territoire centrafricain ; la protection de personnalités de premier plan et de certains sites sensibles ; l’établissement de gardes statiques et des patrouilles diurnes et nocturnes, et la conduite d’opérations visant entre autres l’arrestation de criminels et le démantèlement de barricades illégalement érigées.