La MINUSCA dénonce le chantage du 3R et annonce que les violations feront l’objet d’enquêtes

8 juil 2020

La MINUSCA dénonce le chantage du 3R et annonce que les violations feront l’objet d’enquêtes

La MINUSCA qualifie de chantage les déclarations d’Abass Sidiki de rendre le nord-ouest de la République centrafricaine « ingouvernable » en cas d’attaques de la MINUSCA ou des Forces Armées Centrafricaines (FACA) contre les positions du groupe armé 3R, soulignant que toute violation fera l’objet d’enquêtes afin que les responsables puissent répondre de leurs actes devant la justice. 

Lors du briefing hebdomadaire de la MINUSCA, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro a indiqué que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RCA juge inacceptables les menaces proférées par Sidiki Abass contenues dans son communiqué en date du 5 juillet 2020. « Le Représentant spécial met en garde Sidiki Abass et précise que lui et tout le leadership du 3R seront tenus collectivement responsables de tout chaos qu’ils menacent de créer dans la région du nord-ouest de la RCA et dont les principales victimes seraient les populations civiles. Aussi, toute violation fera l’objet d’enquêtes afin que les responsables puissent répondre de leurs actes devant la justice », a expliqué le porte-parole.

Le porte-parole a ajouté que la MINUSCA rend également Sidiki et le 3R responsables de la crise humanitaire provoquée dans le nord-ouest, y compris le déplacement des populations, suite aux attaques menées par ce groupe armé. « Du millier de personnes qui avaient fui leurs domiciles la semaine dernière, environ 800 d’entre elles, majoritairement des femmes et des enfants, sont toujours réfugiées près du poste militaire avancé de la MINUSCA de Koui », a-t-il ajouté, appelant le 3R à cesser immédiatement ses attaques pour donner une chance au dialogue, dans le cadre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR-RCA)Entretemps, l’opération militaire conjointe ‘A La Londo’, menée par les casques bleus de la MINUSCA et les FACA, va se poursuivre jusqu’à ce que le 3R quitte les zones occupées après le 6 février 2019, date de la signature de l’Accord de paix, mette fin aux attaques contre les civils et les forces nationales et internationales et revienne dans les mécanismes de l’APPR-RCA.

Au chapitre électoral, le porte-parole indique que les statistiques provisoires sur l’enrôlement des électeurs à la date du 06 juillet 2020, font état de « 30627 électeurs dans la ville et les sept arrondissements de Bangui dont 9658 femmes ». « Quant au DDR à Ndélé, le total de combattants du FPRC désarmés et démobilisés est de 315 dont 8 femmes », a ajouté le porte-parole, rappelant l’appui de la MINUSCA à l'Unité d’exécution du programme national de DDRR (UEPNDDRR) dans la mise en œuvre de ce programme. Sur les droits de l’homme, il a indiqué qu’au cours de la période du 30 juin au 06 juillet 2020, la MINUSCA a documenté et vérifié 9 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ayant affecté 17 victimes.

S’agissant de la lutte contre la maladie à coronavirus, le porte-parole a présenté la contribution de la MINUSCA aux efforts des autorités centrafricaines au cours de la semaine écoulée, notamment dans les préfectures. « A Bria, 354 sessions ont été organisées et ont été suivies par un total de 5298 personnes sensibilisées. A Kaga Bandoro, 5030 personnes sensibilisées sur les mesures de prévention. A Bangassou, 1200 masques ont été produits et seront bientôt distribués », a-t-il indiqué, ajoutant que des kits d’hygiène ont été distribués dans de nombreuses localités. Les activités d’appui sont menées par l’ensemble des composantes civile, militaire et police de la Mission.

De son côté, le porte-parole de la Force, le Commandant Issoufou Aboubacar Tawaye, a déclaré que dans le cadre de son mandat de protection des civils, la Force a mené 2875 patrouilles, dont 532 nocturnes, sur le territoire centrafricain durant la semaine écoulée. « Simultanément elle continue d’aider les populations dans le cadre des activités civilo-militaires, entre autres en distribuant de l’eau ou des kits de prévention COVID, ou des vêtements », a précisé le porte-parole militaire. 

Pour sa part, le porte-parole de la composante Police, Franck Gnapié, a annoncé que la semaine écoulée a été marquée par la remise de moyens roulants aux Force de sécurité intérieure. Les équipements sont constitués de 15 pick-up, 4 minibus et 39 motos pour un montant d’environ 600 millions FCFA, financés par les Etats-Unis dans le cadre d’un projet conjoint PNUD/MINUSCA d’appui à la restauration de l’état de droit et à la réforme des secteurs de la justice et de la sécurité.  « Ces équipements sont destinés au commissariat central de Bangui et à 5 villes de l’arrière-pays, notamment Bouar, Berberati, Bangassou, Bambari et Sibut. L’objectif étant d’appuyer le redéploiement des FSI dans ces villes », a dit le porte-parole d’UNPOL.

 

A4P