Les acteurs de la justice formelle et informelle s’unissent contre l’impunité dans la Nana-Mambere

23 avr 2025

Les acteurs de la justice formelle et informelle s’unissent contre l’impunité dans la Nana-Mambere

Par Dramane Darave

Une vingtaine d’acteurs de la justice formelle et informelle de la préfecture de la Nana-Mambere se sont réunis le 23 avril 2025 à Bouar, avec le soutien de la MINUSCA, pour échanger sur leur collaboration et identifier les pistes d’amélioration de la lutte contre l’impunité et de l’accès équitable à la justice.

Organisée dans le cadre du mécanisme de concertation entre les différents intervenants du système judiciaire, cette rencontre a rassemblé des magistrats, des officiers de police judiciaire, des chefs de quartier, ainsi que des leaders communautaires et religieux. Tous ont répondu à l’appel du président du Tribunal de Grande Instance de Bouar, Norbert Lié NZILAVO, également président du cadre de concertation.

« Nous vivons dans une société où coexistent deux justices : la justice formelle, institutionnelle, et la justice informelle, de proximité. Toutes deux poursuivent un même objectif : maintenir la paix sociale, socle de la cohésion et du développement durable », a rappelé le magistrat. Il a souligné l’importance de ces réunions, qui sont des dispositifs mis en place par l’État afin de renforcer l’accès à une justice inclusive et adaptée aux réalités locales.

Pour Idrissa Moussa, chargé des Affaires judiciaires à la MINUSCA à Bouar, cette réunion n’avait pas pour but de pointer du doigt une catégorie d’acteurs, mais plutôt de favoriser le dialogue, le partage d’expériences et la compréhension mutuelle. « Il s’agit de créer un espace d’échange où chacun peut exprimer les défis rencontrés dans sa pratique quotidienne », a-t-il indiqué.

Les discussions ont notamment porté sur la coordination entre les officiers de police judiciaire, le parquet, les chefs communautaires et le tribunal, avec pour objectif de mieux articuler les rôles de chacun dans le traitement des affaires, notamment civiles et commerciales, souvent gérées en première instance par la justice informelle.

Au terme de cette rencontre, les participants se sont accordés sur la nécessité d’identifier les principaux obstacles à une collaboration fluide entre la justice formelle et informelle. Des propositions d’actions à court et à long terme ont été esquissées afin d’améliorer la complémentarité des deux systèmes et garantir une justice plus efficace, inclusive et respectueuse des droits des citoyens.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre du mandat de la MINUSCA, visant à renforcer l’État de droit et la cohésion sociale en République centrafricaine.