Les femmes centrafricaines parlent des défis liés à leur participation à la vie politique
50 femmes politiques, leaders et responsables d’organisations féminines centrafricaines ont échangé, à Bangui le 17 février 2023, avec la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en République centrafricaine (RCA), Valentine Rugwabiza, sur la participation effective et significative des femmes aux prochaines élections locales.
La cheffe de la MINUSCA a voulu échanger avec les femmes politique sur les enjeux et les défis liés à la participation des femmes à la vie politique en RCA. « Il importe de souligner combien les femmes sont de puissants agents de changement. C'est par votre contribution active à la consolidation de la paix. Toutefois, force est de constater que les femmes continuent à être sous représentées aussi bien au sein de l'administration publique que dans les formations politiques et dans le secteur privé », a-t-elle indiqué. Elle a émis le souhait de voir ces échanges aboutir à des actions stratégiques communes afin de créer les conditions propices pour une participation effective et significative des femmes aux prochaines élections locales.
Il faut dire que les discussions entre les femmes leaders et la cheffe de la MINUSCA ont essentiellement porté sur ce qui peut être fait au niveau des partis politiques afin de s'assurer d'une représentativité significative des femmes, sur comment améliorer le cadre juridique des élections pour que la participation des femmes soit une réalité tangible et qu’elles puissent jouer le rôle qu’il faut pour des élections locales apaisées.
Les participantes ont admis que plusieurs actions ont été mises en place pour garantir une pleine et effective participation de la femme centrafricaine au processus électoral et ainsi assurer sa représentativité en tant qu’électrice que candidate. Cela est passé par l’amélioration du cadre légal à travers le processus de révision du code électoral, l’adoption de la nouvelle loi sur les collectivités territoriales, la mise en place de Groupe de travail Genre et Election qui constitue une force de proposition pour la promotion de la participation des femmes aux élections locales et l’organisation des campagnes de sensibilisation des communautés et de mobilisation sociale des femmes en vue de leur participation aux élections locales.
Néanmoins, la situation sociale et politique, les tensions entre le gouvernement et l’opposition, l’insécurité qui décourage les candidates à s’engager en politique et le manque d’autorisation de la femme, ou encore la faible représentation des femmes dans les organes de gestion du processus électoral sur le terrain sont les quelques défis qui viennent entraver la participation de la femme aux élections. « Il y a des défis sécuritaires, dans certaines régions de la RCA. Ce qui ne permet pas aussi à la femme de se faire représenter valablement dans les différentes circonscriptions. Il y a les défis politiques et sociopolitiques qui existent », a relevé Lydie Fernande WIWELI de l’Association des femmes Juriste de la Centrafrique (AFJC).
L’amélioration du cadre juridique, notamment sur les trois dispositions qui sont aujourd'hui contenues au niveau du projet de l'avant-projet de loi sur le code électoral, que ce soit au niveau de l'article 191 ou 193 ou de l'article 280, notamment au niveau des alinéas 2 et 3, est une avancée significative en faveur des femmes. Une place de choix doit être consacrée à la question de la parité pour donner plus de chance aux femmes lors des prochaines élections locales. « Intégrer la parité dans le Code électoral est crucial pour accroitre la participation politique des femmes et faire d’elle de véritables actrices du développement humain », a indiquéFélicité OWONA MFEGUE lors de sa présentation.
Avant de clore les débats, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, a promis aux femmes leaders, l’organisation d’une autre session d’échanges avant de leur réitérer le soutien de la MINUSCA et des agences de l’ONU : « Je tiens à vous assurer d'ores et déjà que vous pouvez compter sur l'engagement et le soutien du système des Nations Unies représentées ici en Centrafrique, dans le cadre de leurs mandats respectifs, pour vous soutenir dans ce qui est non seulement une revendication légitime, mais en réalité un droit plein et entier ».