Ouverture officielle du Forum national de Bangui

4 mai 2015

Ouverture officielle du Forum national de Bangui

Le siège du Conseil National de la Transition (CNT) a servi de cadre, ce 4 mai 2015, à l’ouverture officielle du Forum national de Bangui. Aux côtés de la Cheffe de l’Etat de la Transition, Mme Catherine Samba Panza, du Premier ministre, Mahamat Kamoun, du président du CNT, Alexandre-Ferdinand Nguendet, des membres du Gouvernent, des représentants des centrafricains de toutes les composantes de la vie sociopolitique, culturelle et confessionnelle.

La communauté internationale a été représentée par une importante délégation formée par le président du Congo, Denis Sassou Nguesso, Médiateur de la crise centrafricaine et des représentants des présidents camerounais, tchadien, soudanais et angolais, ainsi que ceux des organisations internationales telles l’Organisation internationale de la Francophonie, Louis Michel, de l’Union africaine, Mme Bineta Diop, et de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), Chekh Tidiane Gadio. Les Nations unies y ont été représentées par les Représentant spéciaux du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily, et pour la République centrafricaine, le Général Babacar Gaye, entre autres.
Dans son intervention, la Cheffe de l’Etat de la Transition, Mme Catherine Samba-Panza, a souligné que « l’image de notre société a été ternie par des actes de barbarie ». Aussi, ce forum se doit-il de sceller définitivement la volonté du vivre-ensemble du peuple centrafricain. Car, a-t-elle rappelé, il « ne sera pas un tribunal populaire pour juger et jeter l’anathème sur les uns et les autres. Il ne sera pas non plus un cadre de calcul politicien ni de remise en cause des institutions de la Transition (…) il ne doit pas être un forum de plus », a indiqué Mme Catherine Samba Panza, qui voit en ces échanges « un cadre intégrateur de toutes les sensibilités politiques, sociologiques, économiques, culturelles et confessionnelles ».
« Je nous invite, par ailleurs, à élaborer ensemble un nouveau contrat social, afin de garantir l’égalité des chances pour tous, un accès à l’éducation, à la santé, à la formation et à l’emploi. Ainsi, nous pourrons consolider, renforcer et développer la cohésion sociale au sein d’un Etat-nation en acceptant nos différences », a ajouté la Cheffe de l’Etat de la Transition qui a aussi formulé le vœu d’une Centrafrique laïque, multiconfessionnelle et multiculturelle et dit toute sa reconnaissance pour la solidarité internationale dont son pays a été bénéficiaire.
En sa qualité de Médiateur dans la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso a fait valoir que la priorité est aujourd’hui que la RCA, pays de rêve de Barthelemy Boganda, renaisse de nouveau à la vie, et que le peuple soit réconcilie et que le Gouvernement retrouve son autorité entière. Selon le Médiateur, « la solution est dans cette salle, c’est vous qui l’avez, et le peuple attend que nous ne le trahirez». Il a aussi salué la solidarité constante des pays de la Sous-région, ainsi que de l’ensemble des partenaires réunis au sein du G8 ou du Groupe Internationale de Contact (GIC-RCA). « Une solidarité grâce à laquelle la RCA n’a pas été abandonnée à son triste sort », signifié.
« Vous, peuple de la Centrafrique, en ce jour singulier de l’histoire de votre pays je vous apporte le message d’espoir du Secrétaire général des Nations Unies et sa confiance en votre volonté de faire de ce Forum un succès », a dit le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation en la République Centrafricaine (MINUSCA), selon qui « cet espoir procède d’abord de vos souffrances ; (…) il se fonde ensuite sur l’engagement des groupes armés. Il est temps que les armes se taisent dans ce pays(…) Enfin, cet espoir réside dans l’esprit et la lettre des engagements pris à Libreville, puis, plus près de nous, le 23 juillet 2014 à Brazzaville ».
Et de souligner : « la communauté internationale attend les conclusions de ce forum et le début de leur mise en œuvre pour se remobiliser dans le soutien multiforme qu’elle apporte à la Centrafrique, en vue, notamment, de l’objectif majeur que constitue la tenue d’élections libres, démocratiques et transparentes, ouvertes à tous, y compris aux réfugiés et aux personnes déplacées. Le peuple centrafricain le mérite et la stabilité du pays le requiert ».
En sa qualité d’Envoyé spécial de l'Organisation de la Coopération islamique, Cheikh Tidiane Gadio souhaite pour sa part que chaque leader politique ou religieux commence son intervention en demandant pardon au peuple centrafricain. 
Au nom de son président, Idriss Itno Deby, président en exercice de la CEEAC, le Premier ministre tchadien, Kalzeubé Pahimi Deubet, a indiqué que ce forum doit être une occasion pour accélérer la Feuille de route pour la mise en œuvre de la Transition et des Accords de Cessation des Hostilités de Brazzaville, tout en saluant le plaidoyer constant de la communauté international, saluant par la même la résolution 2217 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, laquelle invite la MINUSCA a continuer à travailler avec la CEEAC.
L’ouverture du forum a aussi vu la lecture du décret portant nomination des membres du présidium, l’exécution des hymnes de la Centrafrique (la renaissance) et du forum, qui, plus que jamais, appellent à l’unité et la réconciliation. 
Les artistes se sont eux aussi relayés pour inviter leurs compatriotes à l’Unité, à l’amour, à la paix, au pardon, à la réconciliation, ainsi qu’a une prise de conscience et un sursaut national pour que plus jamais les fils et les filles de ce pays ne soient témoins de l’horreur et ne voient leurs droits élémentaires bafoués à l’image de ceux décrits par les enfants et les femmes par l’entremise de leur représentant respectif, devant une assistance émue. 
Certaines voix comme celle de la Miss Centrafrique pour la paix se sont fait entendre pour interpeller la conscience de ses compatriotes afin que la Centrafrique puisse enfin renaitre de ses cendres. D’autres, telles celle de l’UA ont émis le souhait, via Mme Bineta Diop, que le 11 mai prochain, qui verra la clôture du Forum, s’inscrive comme un jour heureux dans les annales de la République centrafricaine.