La Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines a été marquée à Bangui, le 4 avril 2024 par une table-ronde et une exposition d’engin explosifs. Présents à cette cérémonie, le ministre d’État chargé de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazene, et la Représentante spéciale du Secrétaire général et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, ont tous deux réaffirmé leur engagement à la lutte contre les mines et les engins explosifs.

La table ronde a rassemblé divers acteurs, notamment le Gouvernement, la société civile et des organisations internationales, afin de discuter des actions entreprises dans le cadre de la lutte anti-mines, ainsi que des défis, perspectives et besoins. Certains de ces acteurs ont également organisé une exposition sur différents engins explosifs.

Dans son discours d'ouverture, Valentine Rugwabiza a rappelé la menace que représentent les engins explosifs pour la population, les Forces de sécurité nationales, les acteurs humanitaires et les Casques bleus. Elle a souligné que la MINUSCA a enregistré 78 incidents en 2023, soit plus d'un incident tous les cinq jours. Elle a insisté sur la nécessité d'une « réponse collective multidimensionnelle » pour contrer cette menace pour la sécurité, la stabilité et le développement, en mettant en avant le rôle crucial de l'éducation aux risques.

La Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU en République centrafricaine a également réaffirmé l'engagement de la MINUSCA à soutenir le Gouvernement dans le renforcement de la capacité nationale, notamment dans l'opérationnalisation de la future Autorité nationale de lutte antimines.

De son côté, le ministre d'État chargé de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazene, a exprimé sa gratitude envers la MINUSCA et les partenaires pour leur soutien dans le renforcement des capacités des Forces de défense et de sécurité. « Je suis convaincu qu’ensemble avec les partenaires techniques et financiers, nous parviendrons à éradiquer sur notre territoire l’usage des mines », a-t-il déclaré tout en appelant les rebelles à recourir à l'Accord politique pour la paix et la réconciliation, sous peine de poursuites judiciaires pour ceux qui utilisent les mines.

Les chiffres communiqués par le Service de lutte antimines de l'ONU (UNMAS) indiquent que depuis 2020, 195 incidents liés aux engins explosifs ont entrainé la mort de 233 personnes en Centrafrique, dont 67 % de civils. Pour contrer ce fléau, le Service a organisé des centaines de séances de sensibilisation et de formation aux risques liés à ces engins à l’intention des populations civiles, des humanitaires, des Forces de défense et de sécurité et des Casques bleus. UNMAS a également détruit plus de 20 000 munitions et engins explosifs en collaboration avec les autorités nationales