La République centrafricaine à l’ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations Unies
La situation en République centrafricaine était à l’ordre du jour d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, jeudi à New York. « Cette réunion correspond à la publication, chaque quatre mois, du rapport du Secrétaire général sur la République centrafricaine, un rapport qui couvrait donc la période allant de la mi-octobre 2024 à la mi-février 2025 », a déclaré la porte-parole de la MINUSCA, Florence Marchal, lors de la conférence de presse de la MINUSCA, ce vendredi à Bangui.
Au cours de cette conférence de presse, la porte-parole de la Mission, est revenue sur huit points essentiels, ayant marqué l’intervention de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine, Valentine Rugwabiza, devant les membres du Conseil de sécurité.
« En premier lieu, Valentine Rugwabiza a fermement condamné l’embuscade menée la semaine dernière par des éléments armés contre une patrouille du contingent tunisien près de Zobassinda, une attaque qui a couté la vie à un Casque bleu de la MINUSCA. La Représentante spéciale a présenté ses plus sincères condoléances à la famille de Seifeddine Hamrita, âgé de 29 ans, et au Gouvernement tunisien », a-t-elle dit, ajoutant que « l’ensemble des membres du Conseil de sécurité et le représentant permanent de la République centrafricaine auprès des Nations Unies ont rendu hommage à notre collègue tombé au service de la paix ».
En second point, la Représentante spéciale a abordé la question des élections locales, législatives et présidentielle que la Centrafrique s’apprête à organiser cette année. Valentine Rugwabiza a qualifié ce prochain cycle électoral « d’opportunité significative de consolider les progrès réalisés dans l'extension de l'autorité de l'Etat et de jeter les bases d'une gouvernance décentralisée », a dit Florence Marchal. Pour la Représentante spéciale, ajoute-t-elle, « l'organisation d'élections transparentes, inclusives et en toute sécurité contribuera à traiter les causes profondes des conflits récurrents en RCA », soulignant que la première phase de révision du fichier électoral avait été menée avec l’appui multiforme de la MINUSCA en synergie avec l’équipe de pays des Nations Unies.
Concernant la situation sécuritaire et la gestion des frontières, en troisième point, Mme Rugwabiza, selon la porte-parole, a déclaré que la « situation sécuritaire s’était améliorée dans toute la République centrafricaine » tout en reconnaissant que cette situation est restée « fragile dans les zones frontalières où la MINUSCA continue de travailler en étroite collaboration avec le Gouvernement pour renforcer et étendre la présence effective de l’autorité ». Valentine Rugwabiza a donné l’exemple du premier poste frontalier multiservices, construit et équipé par la MINUSCA, inauguré le 17 janvier dernier par le Premier Ministre à Bembéré à la frontière avec le Tchad. La Représentante spéciale, citée par la porte-parole Florence Marchal, a insisté sur le fait que « la mise en œuvre de la politique nationale centrafricaine de gestion des frontières nécessite un soutien supplémentaire, notamment en reproduisant cette initiative comme modèle pour faciliter le contrôle des frontières et faire face aux menaces transfrontalières, notamment dans le nord-est où les retombées du conflit au Soudan constituent la menace la plus importante ».
En quatrième lieu, la Cheffe de la MINUSCA est revenue sur le 6e anniversaire, célébré ce mois de février, de la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA). La Représentante spéciale, selon la porte-parole, a noté que « le renforcement de la décentralisation de l'Accord politique s'avère efficace pour promouvoir la médiation locale et la cohésion sociale ». Selon Valentine Rugwabiza, il est « urgent de renforcer la mobilisation politique, en particulier de la part des garants de l'Accord politique, à savoir l'Union africaine et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, afin de faciliter le retour des leaders de ces groupes armés et, par la suite, le désarmement et la démobilisation durables de tous les combattants ».
Cinquièmement, la Cheffe de la MINUSCA a parlé de la justice, déclarant, selon la porte-parole, que « de nombreux progrès restent à faire dans la lutte contre l’impunité et dans la promotion de la justice transitionnelle en tant qu’élément clé de l’Accord politique », tout en appelant le « Gouvernement centrafricain à accélérer l’opérationnalisation de la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation, par la nomination effective de ses nouveaux commissaires ».
La réforme du secteur de la sécurité est intervenue en sixième point dans l’ordre du discours de la Cheffe de la MINUSCA. Selon elle, cette réforme reste « essentielle pour garantir que les forces de défense nationales soient en mesure de s'acquitter de leur responsabilité première, qui est de protéger la population et l'intégrité territoriale de la République centrafricaine ». Selon la porte-parole, la Cheffe de la MINUSCA a souligné que le tribunal militaire récemment inauguré à Bouar illustre « l'engagement du Gouvernement centrafricain pour la mise en place d'un système de justice militaire et la promotion de la redevabilité au sein des forces de défense nationales ». Mme Rugwabiza, selon la porte-parole, a rappelé toutefois que « le recrutement au sein des forces de défense nationales d'éléments d'anciens groupes d'autodéfense, en dehors du cadre réglementaire et avec un contrôle limité, risque de compromettre les progrès réalisés dans la réforme du secteur de la sécurité. En l'absence de redevabilité bien définie, de mécanisme de surveillance et de contrôle du commandement de ces recrues, l'extension de l'autorité de l'État pourrait s’en trouver entravée. »
Abordant la question des droits de l’homme, en septième point, Florence Marchal a fait valoir que Valentine Rugwabiza s’est félicitée de « l'adoption à l'unanimité par l'Assemblée nationale le 27 décembre 2024 d'une loi historique sur la promotion et la protection des défenseurs des droits de l'homme en République centrafricaine ». Elle a toutefois déploré que « la situation des droits de l'homme reste particulièrement préoccupante en République centrafricaine avec la persistance de graves violations ».
Enfin, la Représentante spéciale, selon la porte-parole, a effectué un plaidoyer afin que les gains sécuritaires observés en Centrafrique puissent se traduire en améliorations concrètes dans la vie des Centrafricaines et des Centrafricains. Pour ce faire, elle a rappelé que « l'allocation de ressources adéquates et en temps voulu à la Mission reste essentielle pour consolider la sécurité et la stabilisation en République centrafricaine », ce qui nécessitera « un engagement continu des acteurs du développement, en soutien aux priorités nationales de développement ».
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Florence Marchal
Porte-parole & Cheffe adjointe
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marchalf@un.org
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine
Bangui, RCA
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