La MINUSCA présente deux rapports des Nations Unies sur la Centrafrique

5 mar 2025

La MINUSCA présente deux rapports des Nations Unies sur la Centrafrique

Au cours de sa conférence de presse hebdomadaire de ce mercredi à Bangui, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a présenté deux rapports des Nations Unies en Centrafrique. « Il s’agit du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation en République centrafricaine pour la période allant du 11 octobre 2024 au 14 février 2025, ainsi que du rapport conjoint de la MINUSCA et du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, documentant des violations et atteintes aux droits de l’homme et violations du droit international humanitaire, perpétrées en octobre 2024, à Dembia et Rafaï, dans la préfecture du Mbomou et le 21 janvier dernier à proximité de Mboki dans la préfecture du Haut-Mbomou », a déclaré la porte-parole de la MINUSCA, Florence Marchal.

Le rapport du Secrétaire général publié tous les quatre mois « présente les derniers développements survenus en République centrafricaine, qu’il s’agisse de la situation politique, des conditions de sécurité, de la protection des civils et de l’extension de l’autorité de l’Etat, des droits humains et de l’état de droit ainsi que des informations relatives à la MINUSCA. Il se conclut par des observations du Secrétaire général », a souligné Florence Marchal.

Parmi ces observations, a dit la porte-parole, le Secrétaire général se « félicite des efforts constants que le Gouvernement déploie pour préparer les élections locales, législatives et présidentielle qui se tiendront en 2025 et 2026, avec le lancement du processus d’inscription sur les listes électorales » et qu’il encourage ce même « Gouvernement et ses partenaires à poursuivre leurs efforts pour enregistrer tous les citoyens éligibles, en accordant une attention particulière aux femmes, aux jeunes, aux minorités, aux personnes déplacées à l’intérieur du pays et aux rapatriés, ainsi qu’aux réfugiés ».

Concernant la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, le Secrétaire général, selon la porte-parole de la MINUSCA, demande au Gouvernement « d’accélérer la décentralisation du processus de paix afin de tirer pleinement parti des capacités des mécanismes préfectoraux dans les régions ».

Concernant le rapport conjoint de la MINUSCA et du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme publié ce mercredi, la porte-parole de la MINUSCA a souligné que selon le report, « au moins 24 personnes ont été tuées lors des deux vagues d’attaques, certaines ayant été victimes d’exécutions sommaires ». Selon elle, le rapport mentionne également « des cas de violences sexuelles liées au conflit à l'encontre de femmes et de filles - y compris des viols collectifs -, de travail forcé, de torture et autres formes de traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi que des pillages de maisons et de magasins ».

« Il est rapporté que les attaques ont été principalement commises par des membres des Wagner Ti Azandé (WTA), qui dirigeaient et coordonnaient les opérations, en coopération avec des membres du groupe armé Azandé Ani Kpi Gbé (Azanikpigbe), agissant comme supplétifs sous leur supervision. Selon le rapport, la présence limitée des forces de sécurité de l'État dans certaines parties des préfectures du Mbomou et du Haut-Mbomou a créé des vides sécuritaires permettant à ces groupes d'être plus actifs, en toute impunité », a déclaré la porte-parole de la MINUSCA.

Florence Marchal a rappelé que, « la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine et le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme appellent les autorités centrafricaines à poursuivre leurs efforts pour enquêter sur les incidents et en poursuivre les auteurs, conformément aux normes internationales, tout en réitérant leur volonté de travailler avec les autorités centrafricaines pour promouvoir et protéger les droits de l’homme et lutter contre l’impunité en République centrafricaine ».

Selon la porte-parole de la MINUSCA, la Mission a notamment mené « quatre missions d’investigation sur le terrain, et corroboré ses informations à travers diverses sources indépendantes, afin de confirmer les allégations de violations et d'atteintes aux droits de l’homme présentées dans ce rapport et que le rapport a été partagé avec le Gouvernement centrafricain avant sa publication. Les réponses qui y ont été apportées sont disponibles dans son annexe ».

Au cours de cette conférence de presse, Florence Marchal est également revenue sur le soutien de la MINUSCA aux autorités centrafricaines pour préparer et organiser des élections locales, présidentielle et législatives. « A ce jour, tout le matériel nécessaire pour mener à bien les opérations d’enregistrement sur le fichier électoral a été déployé dans les neuf préfectures de l’aire opérationnelle 2. La MINUSCA a transporté plus de 8 tonnes de ce matériel. La Force et la Police de la Mission contribuent également à la sécurisation des opérations, lors du déploiement des kits d’enregistrement mais aussi autour des entrepôts de stockage du matériel », a-t-elle dit, ajoutant que, depuis ce mercredi, la MINUSCA assure l’escorte des véhicules de l'Autorité nationale des élections (ANE), qui conduisent les agents tablettes de MINUSCA vers plusieurs localités de la préfecture de la Basse-Kotto.

Florence Marchal | Porte-parole & Cheffe adjointe | Service de la communication stratégique et de l’information publique  | M: +236 75 98 17 13  | marchalf@un.org

>>Verbatim conférence de presse du 05 mars 2025