Non au mariage forcé des enfants et à leur enrôlement dans les groupes armés

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16 juin 2015

Non au mariage forcé des enfants et à leur enrôlement dans les groupes armés

Organisée par la fondation Voix du Cœur avec le soutien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies en République Centrafricaine (MINUSCA) et de l’ONG Save the Children, la 25e Journée de l’Enfant africain a été célébrée en République centrafricaine, mardi 16 juin 2015, sous le thème : « Enfant, pas soldat ».

Selon le chef de la section Protection de l’Enfant de la MINUSCA, Charles Fomunyam, « en Centrafrique surtout depuis ces deux dernières années, les enfants ont été associés aux activités des groupes armés et les combattants les prennent pour épouses. » Pour les dissuader, la MINUSCA, avec d’autres partenaires ont mené plusieurs activités.

Il s’agit, notamment, de la sensibilisation des leaders communautaires des arrondissements de Bangui qui pour Monsieur Fomunyam, « ont un grand rôle à jouer pour refuser l’association des enfants dans les groupes armés. » Ces derniers guident d’autres habitants pour prendre des mesures préventives, notamment « donner des conseils aux enfants pour leur montrer le mal de rejoindre les groupes armés ». Ils ont également mené des actions auprès des enfants scolarisés et de la rue, en vue de leur rappeler que « leur place se trouvent à l’école, car ce sont les futurs leaders du pays ». Enfin, ces enfants ont été instruits sur les dangers des mines. « Nous avons constaté que dans Bangui des gens ont été victimes des mines. C’est pourquoi nous avons demandé aux enfants de ne pas s’approcher des objets non identifiables et de les montrer directement aux adultes », poursuit le chef de la section Protection de l’Enfant de la MINUSCA.

Ces activités s’inscrivent dans le mandat de la MINUSCA en matière de protection les civils, dont les enfants. Ainsi, la section Protection de l’Enfant a pour rôle de soutenir techniquement les autorités nationales en matière de la protection des enfants. Elle a aussi la mission de surveiller les groupes armés, s’assurant par ailleurs que les droits des enfants ne sont pas violes. «Nous engageons un dialogue pour leur demander de se conformer aux lois en rapport avec la protection de l’enfant», ajoute Le chef de la section, avant de déplorer le fait que ces lois sont constamment violées.

Les résultats de ce dialogue entre la MINUSCA et les groupes armés en Centrafrique sont satisfaisants selon Monsieur Fomunyam : « En 2014, 2.800 enfants soldats ont été libérés et lors du Forum de Bangui, les groupes armés ont signé un accord avec le gouvernement pour relâcher les enfants qui se trouvaient dans leurs rangs. »

Cette section veille aussi à ce que la question des enfants soit transversale : « Toutes les sections de la MINUSCA doivent s’en occuper. » C’est pour cela qu’ils dispensent des formations à l’ endroit du personnel de la MINUSCA (civils, policiers et militaires), mais aussi des forces de sécurité de la Centrafrique, société civile, ONG, etc. : « 297 éléments des Forces armés de Centrafrique et 50 sous-préfets ont été déjà formés. »

Rappelons qu’au niveau mondial, la thématique retenue pour la Journée de l’Enfant Africain est « Le mariage forcé des enfants ». Dans les sociétés africaines, « le mariage forcé des enfants » reste une triste réalité qui prend de plus en plus de l’ampleur, s’inquiète Charles Fomunyam. Ce phénomène a des conséquences sur les plans social et sanitaire. D’abord sur le plan social, on observe l’absence d’éducation chez l’enfant mariée de force. Il s’en suit l’ignorance et la pauvreté. Au niveau de la santé, à 14 ou 15 ans par exemple, le corps de l’enfant n’est pas encore à mesure de résister aux rapports sexuels. Il s’en suit des maladies, et le cas échéant des paralysies.

La Journée de l’Enfant africain est célébrée en mémoire de 575 enfants de Soweto en Afrique du Sud, tués fusillés le 16 juin 1976 par la Police alors que ces élèves manifestaient simplement pour protester contre une décision administrative. En 1990, à l’occasion de la validation de la Charte du bien-être des enfants, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), actuelle Union Africaine (UA) a institué au 16 juin de chaque année, la commémoration de la Journée de l’Enfant africain.