Les récentes crises en Centrafrique ont quelque peu levé le voile sur des habitudes sociales et culturelles, telles la rumeur et la diffusion, essentiellement par les media, de messages à connotation haineuse qui, souvent, font le lit de la violence et creusent davantage des fissures communautaires déjà fragiles. A cela s’ajoutent les velléités de manipulation par une classe de politiciens qui se dissimulent parfois dans un discours haineux impactant négativement la cohésion sociale. Le phénomène prend davantage d’ampleur avec l’essor des médias en ligne, nombre de journaux disposant d’un site internet et /ou de compte Tweeter ou Facebook, outre l'affluence de blogs privés, lesquels constituent une source d’information et de désinformation abreuvant un public diversifié : jeunes, diaspora, acteurs politiques et de la société civile, sans oublier les groupes armés.
Qu’il s’agisse de messages ou de rumeurs distillées dans les media traditionnels ou sur des supports électroniques, il est indéniable que les discours haineux sapent les efforts de paix, de sécurité et de cohésion sociale. Ce qui justifie à suffisance la campagne de Prévention de l’Incitation à la Discrimination, la Haine et la Violence qui a réuni, à Bangui, du 12 au 30 juin 2018, toutes les composantes de la vie sociale et politique de la République centrafricaine, autour du Haut Conseil de la Communication, en sa qualité d’autorité de régulation des media.
Pour les partenaires impliqués, dont la MINUSCA, à travers sa division des droits de l’homme, l’adoption, le 30 juin 2018, du « Plan national pour la Prévention de l’Incitation à la Discrimination, la Haine et la Violence », constitue une avancée indéniable, au même titre que les engagements pris par les différentes parties prenantes, au rang desquels les media, et les recommandations formulées durant la campagne aux fins de s’attaquer aux causes profondes du mal. Ce plan, il faut s’en féliciter, prend en compte les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la 2387 de novembre 2017 et la 2399 de janvier 2018.
La présente page met donc à la disposition des informations relatives aux actions concertées des partenaires mobilisés dans la mise en œuvre de la stratégie nationale pour la prévention de l’incitation à la haine et à la violence. Un pas supplémentaire en faveur de la stabilisation.
COMMUNIQUE DE PRESSE
A travers la résolution 2399 adoptée en janvier 2018, le Conseil de sécurité demande au Groupe d’experts sur la République centrafricaine de “recueillir, en coopération avec la MINUSCA, tout élément attestant d’actes d’incitation à la violence, en particulier à motivation ethnique ou religieuse, qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité en République centrafricaine et permettant d’identifier les auteurs de tels actes, et en rendre compte au Comité” des sanctions. |