Olga Simandele est sensibilisatrice pour la paix et à la cohésion sociale, dans la Nana-Gribizi

11 août 2021

Olga Simandele est sensibilisatrice pour la paix et à la cohésion sociale, dans la Nana-Gribizi

Kakeu Adeline Gouet

Olga Simandele est Tierce Partie Neutre (TPN) de Kaga-Bandoro, certifiée spécialisée en résolution de conflit et médiation. Elle est membre d’un groupe composé de leaders communautaires et autres membres de la communauté ainsi que d’autorités locales. Cette association a été mise en place en 2016 par la section DDR de la MINUSCA et ses membres ont été formés par des experts canadiens. Le 17 mai 2021 un conflit intercommunautaire a éclaté entre les communautés de l’axe Ngrevai-Kotamale dans la Nana-Gribizi (Centre de la RCA) occasionnant 14 morts, 3 blessés et le déplacement massif des populations vers un nouveau camp des déplacés situé à Kaga-Bandoro. C’est dans ce contexte que ce groupe de personnes TPN mène des actions de sensibilisation pour un retour à la paix et à la cohésion sociale au sein des communautés.

 

Qu’est-ce qui vous a motivé à faire ces sensibilisations ?

Lorsque cette crise a éclaté, en tant que Tierce Partie Neutre, la section DDR de la MINUSCA nous a fait appel pour sensibiliser, sur cet axe, les populations, qui sont en conflit, sur le maintien et la consolidation de la paix et aussi sur la libre circulation des personnes. C’est ce que nous faisons depuis maintenant près d’un mois.

Quelles actions concrètes avez-vous menées jusque-là ?

Il y a 11 villages sur l’axe. Nous les sillonnons pour sensibiliser les populations sur des thématiques très importantes telles que la coexistence pacifique, la cohésion sociale, le pardon, la libre circulation, le danger de détenir des armes etc, dans de but de voir revenir la paix et la cohésion sociale au sein des communautés. Nous rencontrons aussi les chefs de villages et de quartiers pour qu’ils nous aident et facilitent la sensibilisation auprès de leurs communautés. Nous tenons également des réunions avec les personnes déplacées qui se trouvent dans un camp à Kaga-Bandoro. Les gens ont peur et la plupart d’entre eux ont perdu leur maison et tout ce qu’ils possèdent. Nous leur parlons du projet CVR qui est actuellement mis en œuvre dans leurs villages. Le CVR mènent des activités de Cash-for-work en réhabilitant de maisons détruites, par la construction de marchés, d’aires de séchage et l’assainissement des villages. Il donne aussi des semences pour la culture et des tôles pour la réhabilitation des maisons. Cela donne à ces personnes de l’espoir et les encourage à retourner dans leurs villages.

Quel est impact de vos actions ?

Les populations dans les camps des déplacés commencent à retourner dans leurs villages. Nous voyons aussi que la circulation entre les villages a repris. De façon volontaire, les communautés se débarrassent des armes qu’ils détiennent et les remettent à la MINUSCA. Nous voyons les maisons détruites être reconstruites avec bien sûr le soutien du Cash for work de DDR MINUSCA.

Quelle est la contribution des femmes dans ce processus de paix et de cohésion social ?

D’abord, nous en tant que femmes, au nombre de quatre (4) dans la TPN, nous sommes beaucoup impliquées dans le processus de paix, nous participons à toutes les sensibilisations des communautés en conflit sur l’axe Ngrevai-Kotamale. Les femmes sont beaucoup écoutées dans ce genre de cas lorsqu’il y a un conflit. Par ailleurs, nous encourageons et formons les femmes de ces communautés pour qu’elles nous aident aussi dans les sensibilisations et nous voyons qu’elles sont motivées parce qu’elles ne veulent plus de ce genre de situation. Un jour nos activités de sensibilisation prendront fin. Ces femmes et d’autres membres de la communauté continueront le travail.