Première audience publique du tribunal de Birao après plusieurs années d’arrêt

29 oct 2020

Première audience publique du tribunal de Birao après plusieurs années d’arrêt

Lieutenant Oscar SIITA (Bataillon zambien)

Le 26 octobre 2020, Birao (chef-lieu de la Vakaga, située à environ 1300 km de Bangui) a assisté à la première session publique de son tribunal après plusieurs années sans audience, pour statuer sur des irrégularités présumées signalées par un député élu de la localité.

Le président du tribunal, Narcisse Wefio, le sous-préfet de la Vakaga, Zakaria Ramadan, le chef du bureau régional de la MINUSCA, Bessan Vikou, le commandant du contingent zambien de la Mission, le lieutenant-colonel Paul Sapezo, et des personnels des forces de défense et de sécurité centrafricaines ont assisté à cette séance historique.

La première affaire concerne le député sortant de la ville de Ridina, Valentine GOUMBA, qui a adressé une pétition à l'Autorité nationale des élections (ANE) afin de dénoncer les irrégularités commises lors de la récente opération de cartographie, de délimitation et d'enregistrement des électeurs dans le cadre du processus électoral en cours. Il a également dénoncé la baisse du nombre d'électeurs inscrits à Am-Dafock, du fait de la non prise en compte de deux villages (Dongoro et Guila situés à environ 75 km de Birao) vidés de leurs habitants à la suite des affrontements. Le nombre de bureaux de vote diminuerait ainsi de dix (10) par rapport à 2015.

A la fin des délibérations, le magistrat Benjamin Batta, qui présidait la séance, a déclaré insuffisantes les preuves apportées par l’accusation, puisque les agents d'enregistrement de l'ANE se sont effectivement rendus sur le terrain et n’ont réalisé aucun enregistrement en raison de la désertion due à la situation sécuritaire à Am-Dafock. Il a, par ailleurs, conclu que l'allégation selon laquelle les agents de l'ANE ne seraient restés que sept jours n'était pas fondée, car le village déserté, les agents ne pouvaient pas y séjourner 21 jours. Le tribunal donc a conclus qu'il n'y avait pas de faute professionnelle ni d'irrégularités dans la manière dont l'enregistrement des électeurs était effectué.

A4P