Rehausser le niveau de confiance entre populations et police communautaire

23 fév 2016

Rehausser le niveau de confiance entre populations et police communautaire

La prévention, la proximité et le partenariat sont les trois piliers de la police communautaire initiée par la Mission Multidimensionnelle Intégrée pour la Stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), selon Rebecca Nnanga, point focal de la police communautaire au sein de la Police des Nations Unies (UNPOL),  au début de la réunion de sensibilisation sur la Police communautaire qui s’est tenue dans le 8eme arrondissement de Bangui ce mardi 23 février 2016 au profit des populations de cet arrondissement. C’était en présence du  Commissaire de la Police de la MINUSCA, Luis Carrilho, du Commissaire de police du 8e arrondissement de Bangui, Achille Ndomonguere Tomoro, du Maire du 8e arrondissement, Elisabeth Dekaï et du Chef des Opérations de la Composante Police de la Mission, Soulemanou NGAMSOU.

Le rôle de cette sensibilisation est de rapprocher davantage la population des forces de sécurité intérieure (police et gendarmerie), comme l’indique Rebecca Nnanga  lors de toutes les séances de sensibilisations en cours dans les 8 arrondissements de Bangui et ses banlieues, Bimbo et Bégoua, s’adressant ainsi aux  jeunes,  aux anciens combattants,  aux leaders d’opinion, aux associations féminines et aux chefs de quartiers qui assistent régulièrement a ces séances de sensibilisation.

Le Maire du 8e arrondissement, Elisabeth Dekai, prenant acte du succès qu’ont connu les récentes élections en Centrafrique, a estimé que la paix revient progressivement en Centrafrique et que, par conséquent,  ce projet de police communautaire va consolider la paix et le vivre ensemble.

« Sachez que la police communautaire n’est pas une nouvelle police qu’on vous propose,  mais c’est celle-là que vous connaissez déjà avec une nouvelle organisation », a fait savoir Rebecca Nnanga. L’organisation dont parle le point focal de la Police communautaire au sein de l’UNPol est que « les policiers passeront désormais de porte à porte au sein des communautés pour s’imprégner des problèmes sociaux et sécuritaires de la population. »  C’est pourquoi elle demandera aux populations d’avoir confiance dans leur police.

Les citoyens se sont exprimés et ont évoqué des problèmes récurrents au niveau du 8e arrondissement de Bangui. Jacques Ndoma, chef de quartier Ngongono 1 a évoqué la grande inquiétude quant à la dénonciation des malfaiteurs qui sont souvent vites relâchés une fois arrêtés par la police, et qui reviennent dans un esprit de vengeance.

Le point focal de la police communautaire au sein de la UNPol a regretté l’attitude des agents de sécurité qui relâchent les présumés malfaiteurs avant qu’ils ne soient jugés. Pour elle, « le policier doit écouter, parler peu et éviter de tomber dans le piège. » Elle espère que la donne va désormais changer, suite aux formations sur l’éthique et la déontologie données  aux policiers dans le cadre du projet de la police communautaire. « Le policier ne pourra jamais gagner la confiance de la population quand cette dernière s’estime trahie par lui », a souligné Rebecca Nnanga, avant de conclure que « nous déplorons ce qui s’est produit dans le passé, mais nous devons rectifier le tir, sinon nous irons droit au mur.»

Rappelons que dans le cadre du projet de la police communautaire, la MINUSCA a déjà formé 118 éléments des Forces de Sécurité intérieure centrafricaines (Police et Gendarmerie) et 18 policiers de la Mission qui vont travailler avec leurs collègues centrafricains.

Le mandat de la MINUSCA prévoit d’appuyer et de coordonner l’assistance internationale fournie à la police ; d’aider les autorités de transition à élaborer et à exécuter des programmes de lutte contre la violence communautaire.