Une caravane de la paix à Zemio et Bangassou pour soutenir les populations affectées par les violences intercommunautaires

15 juil 2017

Une caravane de la paix à Zemio et Bangassou pour soutenir les populations affectées par les violences intercommunautaires

Une mission conjointe Gouvernement, autorités locales, MINUSCA et société civile, conduite par le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine et chef de la MINUSCA Parfait Onanga-Anyanga, s’est rendue ce samedi dans le Sud-Est, respectivement à Zemio et Bangassou, villes sujettes à des violences intercommunautaires.

La délégation était composée, entre autres, du ministre des Affaires étrangères, Charles Armel Doubane, de la Ministre des Affaires sociales et de la Réconciliation nationale, Virginie Baikoua, du commandant  de la Force, le Général Balla Keita, des autorités locales et des membres de la société civile.

Cette visite, la première d’une série dans le cadre d’une « caravane de la paix », comme le fait valoir le chef de la MINUSCA, a pour objectif  d’évaluer la situation sécuritaire et humanitaire, faire retentir leurs messages de paix et de cohésion sociale et souligner l’impérieuse nécessité du vivre-ensemble.

Intervenant lors d’un point de presse au retour de la délégation, la Ministre Virginie Baikoua a souligné qu’il était question de « rencontrer la population très affectée » par cette crise qui a enregistré le départ de tous les humanitaires, menacés et dépouillés de leurs biens et médicaments. « Aujourd’hui, il est question de retourner très rapidement à Zemio avec une feuille de route claire, pour apporter une assistance humanitaire ou sanitaire. Les ONGs humanitaires ne sont pas sur place, donc la première des choses, c’est de sécuriser, créer un corridor humanitaire pour permettre aux ONGs de repartir pour apporter assistance aux personnes déplacées ».

Cette « caravane de la paix » conduira la classe dirigeante centrafricaine et les partenaires du gouvernement dont la MINUSCA dans toutes les préfectures du pays touchées par les violences, afin de montrer à ces populations qu’elles ne sont pas seules. « Aujourd’hui, nous n’avons fait que commencer quelque chose que nous envisageons entreprendre sur le long terme, a dit Parfait Onanga-Anyanga, ajoutant : « autant nous déplorons toute cette destruction, autant il nous semble qu’il suffira de très peu pour réparer ce qui a été cassé  (…)  Il faut quand même rassurer la communauté nationale. Il n’y a pas la guerre à Zemio au moment que je vous parle bien qu’il y ait  de la méfiance ».

Les populations civiles souffrent, et les protéger est la responsabilité partagée des autorités nationales et locales, avec le soutien total de la MINUSCA. Les attaques contre les humanitaires constitue une entrave grave à leur travail. Leur liberté de mouvement et d’action doivent être facilitée par l’ensemble des acteurs et sur toute l’étendue du territoire.

Aussi, le chef de la MINUSCA, au nom de la délégation, a-t-il appelé à prendre toutes les mesures pour garantir cette liberté. « Nous devons tout faire pour assurer que les partenaires et les donateurs restent engagés pour aider les populations démunies, a rappelé la délégation, tant il est vrai que le gouvernement et la MINUSCA restent déterminés et engagés à protéger toutes les populations civiles menacées, sans considération aucune de leur origine ethnique ou leur appartenance religieuse.

La semaine prochaine, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en RCA, Coordonnatrice humanitaire et Représentante résidente du PNUD, Najat Rochdi, et la Ministre des Affaires Sociales se rendront de nouveau sur le terrain pour organiser une réponse humanitaire adéquate à la situation à Zemio. Elles accompagneront le Secrétaire-général adjoint aux Affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Stephen O’Brien, qui  vient en RCA pour évaluer la situation humanitaire grave que connait le pays en ce moment,  ainsi concerter avec le gouvernement et apporter une réponse à la détresse de la population.