63 violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire documentées par la MINUSCA durant la période du 25 février au 10 mars 2023

15 mar 2023

63 violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire documentées par la MINUSCA durant la période du 25 février au 10 mars 2023

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a documenté et vérifié « 63 violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire, ayant affecté 96 victimes », a déclaré, ce mercredi, l’un des porte-paroles de la mission, Guy Karema, tout en indiquant que « sur ces 96 victimes, 19 ont souffert de multiples violations ».  

En substance, Guy Karema a fait savoir que la plupart des victimes de ces violations multiples ont subi des arrestations arbitraires et détentions illégales, y compris des enlèvements par des groupes armés, et des atteintes au droit à la propriété.  

Donnant de plus amples détails, le porte-parole Guy Karema a indiqué que  « les agents de l’Etat ont été responsables de la majorité des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire (52%) et des victimes (33 violations et 70 victimes), notamment en raison d’un nombre élevé de détentions arbitraires dû à des dépassements des délais légaux ou pour défaut de placement en détention provisoire », précisant que les groupes armés signataires de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA), eux, sont « responsables de 28 atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire affectant 24 victimes, dont 10 ont été victimes de multiples violations ».  

Informant, par ailleurs, que les préfectures les plus affectées en termes de violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire sont la Ouaka et la Nana-Grébizi, Guy Karema a souligné que « des combattants non identifiés affiliés à la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont été responsables du plus grand nombre d’atteintes et de victimes (9 atteintes et 10 victimes),  suivis de miliciens anti-Balaka (7 atteintes et trois victimes) ». 

Concernant le registre électoral, Guy Karema a indiqué qu’à Sam-Ouandja la MINUSCA en partenariat avec le Bureau électoral régional a sensibilisé 56 personnes, dont 38 femmes, sur les thèmes liés aux élections locales et sur les discours de haine et d’incitation à la violence, insistant que « le but de cette campagne est de contribuer à la participation pleine et massive des électrices et électeurs aux prochaines échéances électorales ». 

De son côté, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le Lieutenant-Colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, a évoqué une situation sécuritaire relativement calme, estimant que les casques bleus poursuivent leur mission de protection des populations civiles, à travers leurs patrouilles robustes sur les axes principaux et secondaires, afin de réduire la liberté de mouvement des groupes armés. A cet effet, « la Force a couvert, dans son maillage du territoire centrafricain une distance totale de 9.800 km », a-t’il dit, soulignant que « les unités d’aviation apportent une grande plus-value pour les opérations de surveillance, les patrouilles aériennes et l’appui des troupes au sol ». Le Lieutenant-Colonel Abdoul Aziz Ouédraogo a rassuré que « la vigilance de la Force permet d’apporter uneréponse rapide à toute menace contre les civils, en coordination avec les FACA, avec lesquelles elle a effectué 7 patrouilles conjointes, la semaine dernière ». 

Pour sa part, le porte-parole de la Police de la MINUSCA, l’Adjudant-Chef Casimir Nagalo, a indiqué que le responsable du pilier Développement de la composante Police de la MINUSCA a assisté aux travaux de la plénière de l'Assemblée nationale, soulignant que « ces travaux étaient consacrés aux débats publics et à l'adoption du projet de loi organique portant organisation de la Police nationale centrafricaine, le ministre de l’Intérieur a salué le soutien de l’ensemble des partenaires, notamment la MINUSCA, durant le processus d'élaboration et d'adoption de la loi qui serait le point de départ de toutes les réformes juridiques et institutionnelles de la Police nationale, surtout dans le domaine de la police de proximité, du contrôle, de la formation, de la gestion des carrières et de la discipline », a-t-il expliqué.