ATTAQUES RENOUVELÉES SUR LA POPULATION CIVILE ET LA MINUSCA DANS LE SUD-EST DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

13 mai 2017

ATTAQUES RENOUVELÉES SUR LA POPULATION CIVILE ET LA MINUSCA DANS LE SUD-EST DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Pendant la nuit du 12 au 13 mai, les membres d’une vaste coalition, comprenant des éléments anti-Balaka, ont attaqué des populations civiles, en particulier les musulmans, dans le quartier Tokoyo à Bangassou, dans le sud-est de la République centrafricaine.

Le bureau régional de Bangassou de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a aussi été attaqué pendant la nuit par les membres de cette coalition. Ces éléments armés continuent d’attaquer la base de la MINUSCA de manière systématique et délibérée avec des armes lourdes, pour rendre difficile aux soldats de la paix de poursuivre leur mission extrêmement vitale de protection des populations civiles et pour les détourner de leur principale vocation qui est de sauver les vies humaines.

Malgré des tirs nourris contre le bureau de la MINUSCA, les soldats de la paix ont tenté de répondre à l'attaque de Tokoyo pour protéger les civils. Au cours des échanges de tirs, survenus  dans la matinée du 13 mai, un casque bleu du contingent marocain a été tué.

Selon les premières informations, des civils déplacés ont fui vers la mosquée, l’église catholique et l'hôpital de Médecins sans Frontières. À ce stade des évènements, il est difficile de faire le point de la situation humanitaire à Bangassou. Cependant, des sources crédibles ont confirmé un nombre indéterminé de victimes civiles.

La MINUSCA envoie des renforts à Bangassou pour sécuriser la ville et protéger les civils. La MINUSCA travaille également avec des partenaires humanitaires pour assurer la sécurité des civils déplacés.

La MINUSCA condamne vigoureusement cette violence insensée contre son camp, et surtout contre la population civile de Bangassou, une ville qui a été épargnée par les attaques intercommunautaires, même aux pires moments de la crise en République centrafricaine. La MINUSCA rappelle que les actes de violence liés à des motifs ethniques ou religieux peuvent constituer des crimes de droit international passible de poursuites dans des tribunaux nationaux ou internationaux.

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, prévient la coalition que,  « la MINUSCA fera tout son possible avec les autorités centrafricaines légitimes pour arrêter les auteurs de ces actes horribles. La communauté internationale sera implacable en appréhendant les auteurs de ces crimes et tous leurs commanditaires - j'insiste sur leurs commanditaires - y compris certains instigateurs qui pourraient parrainer ces attaques de Bangui. Le sang des soldats de la paix et le sang des innocents centrafricains ne sera pas versé en vain dans ce pays », a-t-il ajouté. « La justice, un jour ou l'autre, et plus tôt que tard, mettra la main sur tous les auteurs de ces horribles actes. »​