Bangui : le résultat définitif de l’élection présidentielle accueilli dans le calme
C’est avec beaucoup de calme que la capitale centrafricaine a accueilli, le 18 janvier 2020, la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, un jour qui coïncide avec la commémoration de la 42e journée des martyrs en République centrafricaine.
Très attendue avec anxiété pour le 19 janvier 2021, la décision de la Cour constitutionnelle sur le résultat provisoire de l’élection présidentielle du 27 décembre 2020, tel que publié par l’Autorité nationale des élections, a été prononcée, le 18 janvier 2021, au grand soulagement des populations centrafricaines. Cette décision a contribué à relâcher la tension, particulièrement à Bangui où la population ne pense qu’à rapidement passer à autre chose.
A Lakouanga, dans le 2e arrondissement de la ville, il règne une quiétude inhabituelle. Le quartier est réputé pour être l’un des plus chaud. « Tout ça c’est la suite des dernières attaques des rebelles. Les gens sont sur leur garde. Il y a aussi le résultat définitif qui ne va pas tarder à tomber, alors on ne sait jamais, on préfère rester vigilants », déclare Marcelin Greyama, un jeune apprenti mécanicien.
Devant l’école du quartier, une dizaine de jeunes sont autour d’un grand poste radio dès le début de l’annonce du résultat définitif. L’un d’eux chasse d’un geste un groupe de bambins qui jouaient au ballon à côté. « Dégagez, on veut écouter », leur lance-t-il. A quelques mètres, devant un kiosque de vente de pièces détachées pour automobiles, de jeunes mécaniciens s’activent autour d’un 4x4 dont ils ont ouvert les portières pour laisser les baffles du véhicule diffusent la proclamation du résultat.
Il est environ 12 heures et demie, le résultat définitif est connu, le candidat Faustin Archange Touadera est déclaré définitivement élu Président de la République. L’un des jeunes mécanicien lâche discrètement un ouf de soulagement. « Tout ce que nous voulons c’est la paix. C’est tout ».
« Nous sommes un pays démocratique. Plus jamais la prise du pouvoir par les armes. Certains ont voulu gâcher les élections mais le peuple vient de démontrer sa puissance, il a dit son dernier mot et c’est un soulagement », confie Jean Charles Kobbo, un comptable venu chercher des pièces pour son véhicule. A l’endroit du candidat élu, il dit : « Il faut qu’il prenne ses responsabilités pour se débarrasser des ennemis de la paix pour que le pays retrouve sa tranquillité ».
Au quartier Boy-Rabe, dans le 4e arrondissement, c’est une toute autre ambiance. Un poste de contrôle est établi à l’entrée de l’agglomération, à la hauteur du Lycée Barthelemy Boganda où des agents de la Garde présidentielle soumettent, systématiquement, tous les véhicules qui y entrent et qui en sortent à un contrôle de sécurité. Tout le quartier semble être en fête. La rue menante à la résidence de Faustin Archange Touadera est bondée de part et d’autre de monde. Des baffles crachent des chansons qui appellent à la paix, tandis qu’un camion caravane, rempli de jeunes partisans du candidat élu fait des aller et retour dans le quartier. « C’est la Centrafrique qui gagne. Travaillons maintenant à rendre notre pays plus grand », lance l’un d’eux.
Sur l’avenue des Martyrs, la circulation est fluide. De temps en temps, l’on peut voir passer un véhicule qui laisse échapper des sons de Vuvuzela ou de sifflets.