Bientôt un comité permanent de négociation a Bambari pour pallier les violences

24 août 2015

Bientôt un comité permanent de négociation a Bambari pour pallier les violences

A Bambari, dans la préfecture de la  Ouaka, la situation sécuritaire s’est dégradée depuis le jeudi 20 août. Des éléments de la rébellion UPC et des membres de la communauté musulmane se sont affrontés avec des éléments du mouvement Anti-Balaka.

 Cette situation a mobilisé  trois ministres du gouvernement centrafricain et une équipe de la MINUSCA.  Ensemble, ils  ont fait une descente sur le terrain le lundi 24 août, dans le cadre de la pacification. A la fin des discussions avec la population, il a été décidé de mettre en place un comité permanent de négociation composé de personnes de différentes couches représentatives de la localité.

Côté gouvernement, étaient présents le Ministre de la Sécurité Publique et de l’Emigration-Immigration, Porte-parole du Gouvernement, Dominique Saïd Panguindji, celle de la Réconciliation nationale, du dialogue politique et de la promotion de la culture civique, Florence Lydie Ndouba, ainsi que celui des Mines et de la Géologie, Joseph Agbo. Le préfet de la Ouaka, Mathurin Kanda- Sesse, le sous-préfet de Bambari, Maurice FO et le Maire de Bambari, Albert Matchipata étaient également présents.  Et la délégation de la MINUSCA était composée, entre autres, de la directrice des affaires politiques, Barry Freeman  et du Coordonnateur des bureaux de terrain, Baboucarr Diagne.

Lors des discussions avec une trentaine de représentants de la population de Bambari, le Ministre des Mines a exhorté la population de Bambari à « éviter la passion qui les amène à verser du sang… »,  et  à  « privilégier la raison pour bâtir une société de paix. » Son homologue de la sécurité a, quant à lui, « lancé un appel patriotique pour donner la chance à la paix, en privilégiant le dialogue pour la cohésion sociale. »  Il a exprimé la nécessité de faire taire les armes au profit de la stabilité, avant de demander à tous de faciliter la tâche aux forces internationales, et surtout de favoriser l’écoute et le vivre ensemble. La Ministre de la Réconciliation nationale a, pour sa part, dit : « Nous nous acheminons vers les élections. Faisons tout pour que le climat soit apaisé pendant cette période, car si les choses vont mal, personne ne va gagner. »

Le Colonel Souleymane Daouda, conseiller politique de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC), un des mouvements armés de l’ex coalition Seleka, a appelé les Anti Balaka a des négociations franches afin que le massacre d’innocents prennent fin. Les chefs des Anti- Balaka n’étaient pas présents dans cette rencontre.

Pour l’abbé Sylvain Mapouka de la paroisse Notre Dame des Victoires, le souci des leaders religieux, c’est de prêcher la paix au sein des communautés. Dans cette optique, a-t-il expliqué, « on doit éviter des querelles qui nous poussent à nous entretuer inutilement au profit des intérêts égoïstes. »

L’abbé Félicien Endjimoyo, chancelier à l’évêché de Bambari a proposé « d’isoler les malfaiteurs des deux côtés pour privilégier la cohésion sociale. »

Le Colonel Clément Bitangalo, commandant du bataillon des casques bleus de RDC de la MINUSCA basés à Bambari, a demandé à tous  d’éviter les provocations, déplorant le fait que « les Anti- Balaka, lors des affrontements, utilisent les femmes et les enfants comme boucliers humains. » Il a demandé aux administratifs à la base de dénoncer cette pratique pour l’intérêt de la sécurité, car ils connaissent tout le monde.

Barry Freeman a insisté : «  Nous avons besoin de construire la paix dans ce pays », ajoutant que « Bambari est un carrefour, la zone la plus riche de la Centrafrique », qu’il y faut donc privilégier le développement, la paix et la sécurité au profit de tous. « Nous sommes ici pour soutenir les efforts du gouvernement centrafricain, dans ses actions de retour à la paix. Aidez-nous à réussir ce pari en essayant le plus possible de privilégier le vivre ensemble », a-t-elle insisté avant de rappeler le mandat de  la MINUSCA  qui est en priorité, la protection des civils.