Bientôt une feuille de route pour restaurer durablement l’autorité de l’État en RCA

6 sept 2017

Bientôt une feuille de route pour restaurer durablement l’autorité de l’État en RCA

Ce mercredi 6 septembre 2017, à l’initiative du gouvernement centrafricain, s’est ouvert, à Bangui, un atelier de trois jours sur l’examen et la validation de la stratégie nationale de restauration de l’autorité de l’État recommandée dans les conclusions de la Table-ronde des bailleurs de fonds de novembre 2016 à Bruxelles.

Pour assurer la restauration de l’autorité de l’État, la stratégie proposée s’articule autour de trois axes d’intervention complémentaires à savoir : rétablir progressivement la sécurité ; restructurer l’administration dans ses fonctions, missions, compétences et moyens dédiés ; et améliorer la gouvernance locale par le renforcement de la décentralisation et le développement à la base.

« Ce document est d’abord l’œuvre du Gouvernement. C’est pourquoi je demande que la partie nationale s’implique totalement dans l’amélioration qualitative de ce projet», a indiqué le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, qui présidait l’ouverture de ces assises soutenues par la MINUSCA, le PNUD, l’ensemble du système des Nations unies et les partenaires techniques et financiers de la RCA.

« Le chantier est immense car les déficiences sont structurelles et profondes », a reconnu le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en RCA, Parfait Onanga-Anyanga. En effet, bien avant la crise de 2012 et 2013, l’arrière-pays s’était progressivement vidé de son administration et la crise a généré un phénomène de démission passive de l’administration territoriale. 

C’est la raison pour laquelle, « l’examen et la validation de la stratégie nationale de restauration de l’autorité de l’État doit être une occasion d’exprimer la ferme volonté du gouvernement de prendre le leadership dans la gestion du pays », a fait savoir le Premier ministre Sarandji, avant d’ajouter que « les conclusions de ces assises permettront à l’État de disposer d’une feuille de route afin de restaurer durablement son autorité. »

Rappelons que l’appui à la restauration de l’autorité de l’État est également au nombre des principales missions de la MINUSCA. À cet effet, en collaboration avec le PNUD, la Mission a contribué à la réhabilitation de plus de 130 bâtiments administratifs, appuyant, par la même occasion, le retour des autorités administratives sur le terrain ainsi que la formation des différents acteurs du secteur public.

Les statistiques disponibles indiquent, par ailleurs, qu’à ce jour 88,5% des responsables administratifs au niveau préfectoral ont repris du service, mais seuls 69% sont, effectivement à leurs postes de travail. Sur l’ensemble du territoire, environ 39% des unités de gendarmerie nécessitent une réhabilitation totale, contre à peine 30% qui nécessitent une réhabilitation partielle. Cependant, aucun de ces secteurs ne dispose du personnel nécessaire, sans compter les contraintes liées à leur déploiement sur le terrain et au fonctionnement des outils permettant d’exercer leurs fonctions.

« Le défi est incontestablement de taille. Les enjeux sont si importants que nous devons être prêts à tous les sacrifices et à demeurer mobilisés pour y arriver. Et nous y arriverons », a, le chef de la MINUSCA.