Célébration de la Journée internationale des femmes à Bangui et dans les préfectures
La République centrafricaine (RCA) a célébré, le 8 mars 2025, la Journée internationale des femmes, sous le thème « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». À Bangui et dans les préfectures, on note une forte mobilisation pour la cause de l’égalité homme-femme et du leadership féminin.
À Bangui, la célébration officielle s’est déroulée en présence du couple présidentiel, Faustin et Brigitte Touadera, avec la mobilisation de milliers de femmes, des membres du Gouvernement, des représentants d'organisations féminines, du système des Nations Unies dont la MINUSCA et des partenaires techniques et financiers.
La promulgation en 2016 de la loi instituant la parité entre les hommes et les femmes en République centrafricaine ainsi que la signature, le 23 février 2024, du décret portant organisation et fonctionnement de l’Observatoire national de la parité, est une preuve de l’amélioration du statut des femmes et des filles centrafricaines, a fait savoir Brigitte Touadera, Première Dame du pays.
Elle a également noté des avancées significatives dans l’agenda genre, « droit et autonomisation de la femme et de la fille en RCA ».
« À titre d’illustration dans le domaine de l’autonomisation, les femmes de la RCA ont cotisé et partagé entre elles plus de 800 millions de francs CFA grâce à l’institutionnalisation et à la maturation des associations villageoises d’épargne et de crédit en langue nationale (Sango) Kpo soussou. Plus de 1 500 femmes et filles ont reçu des formations en leadership et en autonomisation dans divers domaines, notamment l’entrepreneuriat, l’hôtellerie, la couture et la saponification. Les lycées féminins, Pie XII, Marie-Jeanne Caron, lycée technique féminin, sont en plein essor et forment chaque année des milliers de filles. À l’Université de Bangui, plus de 15 % des filles sont dans les branches scientifiques et nous venons d’enregistrer les premières femmes agrégées de médecine à la faculté des sciences de la santé (...) », s’est-elle réjouie.
S’exprimant au nom des Nations Unies, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Coordonnateur résident et coordonnateur humanitaire pour la République centrafricaine et Chef de mission en charge de la MINUSCA, Mohamed Ag Ayoya, a déclaré : « La République centrafricaine a un potentiel immense. L’avenir du pays ne pourra se construire qu’en garantissant aux femmes et aux jeunes filles la place qui leur revient, à égalité, dans la société. Cela nécessite des engagements fermes, des ressources adaptées et un soutien constant à celles qui œuvrent chaque jour pour le changement, des quartiers de Bangui jusqu’aux villages les plus reculés. À travers la voix des Nations Unies, je réaffirme ici notre engagement total aux côtés du peuple centrafricain, du Gouvernement et des organisations féminines pour que l’agenda Femmes, Paix et Sécurité soit non seulement une priorité politique, mais surtout une réalité vécue par toutes. »
En plus de la cérémonie officielle, les femmes ont été célébrées à Bangui et dans les préfectures à travers diverses activités.
Rencontre avec les détenues de la maison d’arrêt de Bimbo
La MINUSCA a organisé, le 5 mars, une activité pour célébrer par anticipation la Journée internationale des femmes avec les femmes détenues de la maison d’arrêt de Bimbo.
Au menu de cette rencontre, une séance d’aérobic, une causerie sur l’hygiène féminine et la remise de kits contenant des aliments et des pagnes, à la plus grande satisfaction des détenues, comme le relate l’une d’entre elles. « Nous pensions que les gens nous avaient abandonnées. Et Dieu merci que nos sœurs qui travaillent à la MINUSCA sont venues. Aujourd’hui, on a organisé un match, on a dansé, après le sport, on a organisé une causerie concernant l’hygiène avec le docteur qui est venu parmi nous. Nous sommes très contentes aujourd’hui, parce que nous avons reçu des pagnes et des choses à manger que nos sœurs de MINUSCA nous ont apportées ».
Radio Guira se délocalise dans deux lycées de Bangui
Toujours le 5 mars, Guira FM, la radio de la MINUSCA, a organisé une émission publique dans deux lycées pour filles, le lycée Marie-Jeanne Caron et le lycée professionnel féminin, de Bangui, une activité qui a rassemblé des figures inspirantes qui ont partagé leurs parcours et encouragé les jeunes filles à poursuivre leurs rêves avec détermination.
Florence Marchal, porte-parole de la MINUSCA, et Aurélie, assistante en technologies de l’information et de la communication à ONU-Femmes, ont échangé avec les élèves sur les défis et les opportunités qu'offre l'engagement des femmes dans les sphères décisionnelles. Elles ont insisté sur l'importance de croire en soi et de ne pas se laisser décourager par les difficultés, car « les femmes peuvent faire beaucoup pour leur pays ».
Une élève du lycée Caron a témoigné après l'émission en indiquant que : « Ce qui m'a marquée, c'est de rencontrer des femmes exceptionnelles qui, malgré les difficultés, ont poursuivi leur vocation et leurs études. Leur parcours m'a inspirée et m'a donné la force de croire en mes propres ambitions ».
L’autonomisation des femmes discutée à Bouar
À Bouar, dans la préfecture de la Nana-Mambéré, la Force de la MINUSCA a organisé, le 7 mars, une activité de sensibilisation dédiée à l’autonomisation des femmes.
Cet événement a été l’occasion de saluer la résilience et l’engagement des femmes centrafricaines dans la reconstruction du pays, tout en réaffirmant le soutien de la MINUSCA pour leur inclusion dans le processus de consolidation de la paix et de développement.
Marthe Mbita, présidente sous-préfectorale de l’Organisation des femmes centrafricaines à Bouar, a exprimé sa gratitude envers la MINUSCA pour son soutien indéfectible. « Votre présence auprès des femmes signifie que vous êtes avec nous », a-t-elle déclaré, avant d’appeler à un engagement renforcé contre les violences faites aux femmes et en faveur de leur participation politique.
Près de 1 000 personnes se sont également rassemblées le 8 mars à Bouar pour marquer la Journée organisée par la MINUSCA en collaboration avec les autorités locales, les organisations de défense des droits des femmes et plusieurs agences onusiennes et locales. Objectif : promouvoir l'autonomisation des femmes et leur participation à la vie politique en vue des prochaines élections.
Don de biens de première nécessité à Bangassou
À Bangassou, dans la préfecture du Mbomou, 100 femmes vivant avec un handicap ont reçu le 5 mars 2025 des kits hygiéniques et des vêtements, un don du bataillon marocain et de l’unité de police rwandaise de la MINUSCA.
Marche pacifique à Mboki
À Mboki, dans la préfecture du Haut-Mbomou, une marche pacifique a eu lieu le 7 mars. Initiée par les autorités locales avec le soutien de la MINUSCA, elle a mobilisé plus de 350 femmes. Une marche commune pour raffermir les liens entre les femmes et renforcer la cohésion sociale entre les populations de Mboki.
« C'est avec une grande joie que les femmes de Mboki ont accueilli cette célébration de la Journée du 8 mars, marquant une rupture après plusieurs années de crise sécuritaire où elles n'avaient pas pu commémorer cet événement. Nous exprimons notre profonde gratitude à la MINUSCA pour avoir pris en considération les femmes de Mboki et pour avoir réuni les deux communautés (chrétienne et musulmane) dans le cadre de cette marche », a témoigné Pelagie Anigba, présidente de l’OFCA de Mboki, se réjouissant de ce moment de communion.
Les femmes et jeunes filles qui ont participé à cette marche ont visité le jardin créé par le groupement des femmes peules, fruit du savoir-faire des femmes de Mboki.
Promotion des droits des femmes à Berberati
A Berberati, dans la préfecture de la Mambéré-Kadéï, les Centrafricaines du village Dilapoko ont célébré la Journée internationale des femmes à travers un atelier de sensibilisation à leurs droits.
La manifestation a été organisée par la représentante du Ministère de la promotion du genre, de la protection de la femme, de la famille et de l’enfant, avec l’appui de la MINUSCA et de l’ONG Plan international. Plus de 500 personnes, dont 300 femmes et filles, incluant les forces de défense et de sécurité ainsi que le contingent tanzanien de la MINUSCA, y ont pris part.
« Madame la cheffe du bureau de la MINUSCA, les femmes de Dilapoko vous en sont reconnaissantes. Nous sommes victimes d’une pluie torrentielle qui nous a laissées sans abri. La MINUSCA était la première à venir à notre chevet en nous donnant les premiers soins et aujourd’hui vous avez bien voulu revenir consoler les femmes de Dilapoko à travers la célébration du 8 mars. Que cela ne s’arrête pas ; pensez à nous mettre à disposition un projet pour des activités génératrices de revenus », a déclaré la présidente de l’OFCA du village Dilapoko, Judith Biamo-Nabobo.
Pour la parité hommes-femmes à Ndele
À Ndele, dans la préfecture de la Bamingui-Bangoran, les femmes et les autorités locales se sont jointes à la MINUSCA pour célébrer cette journée. Dans son intervention, le Sultan-Maire Ibrahim Kamoun Senoussi a mis un accent particulier sur l’instruction et l’éducation des femmes et filles afin de gagner le pari de 50/50 d’ici l’an 2030. Il a aussi encouragé les femmes et les filles à s’inscrire massivement lors de la révision du fichier électoral en cours, pour soutenir leurs sœurs lors des prochaines élections locales, législatives et présidentielle.
Le chef du bureau de la MINUSCA, Helder Gaspar Da Costa, pour sa part, a mis un accent particulier sur l’importance du respect des droits de la femme au sein de la société. Pour cela : « il faut les protéger, créer des conditions leur permettant d’avoir les mêmes opportunités et droits à partir de maintenant », a-t-il dit.
Emission radio au marché central de Birao
A Birao, dans la préfecture de la Vakaga, la MINUSCA, les autorités locales et la radio locale Yata de Ridina ont coorganisé au marché central de Birao, une émission publique radiophonique qui a permis de sensibiliser plus de 150 personnes, dont 90 femmes, à l’enregistrement inclusif sur le fichier électoral, avec un accent particulier sur la participation massive des femmes. L’activité s’est tenue à la veille du lancement officiel de la révision du fichier électoral dans la Vakaga prévu du 11 au 24 marsprochain.
Le préfet de la Vakaga, Judes Nagayoko, a exhorté les participants à sortir massivement pour obtenir leur carte d’électeur. « Grace à l’appui logistique de la MINUSCA, nous avons pu déployer les agents tablettes qui doivent vous enregistrer sur le fichier électoral. Sortez massivement pour chercher vos cartes d’électeurs. J’encourage surtout les femmes à sortir massivement. J’encourage les chefs de famille à autoriser leurs femmes et filles en âge de voter à se rendre dans les centres d’inscriptions pour obtenir leurs cartes d’électeurs », a-t-il lancé au public.
Hadidja Hamat, participante, a salué cette initiative. « Grace à cette sensibilisation, j’ai compris davantage l’importance de notre participation, en tant que femmes au processus électoral. J’ai aussi eu une idée sur les différents centres d’inscription qu’il y a ici, dans la ville de Birao. J’irai me faire établir une nouvelle carte d’électeur car j’ai perdu l’ancienne », a-t-elle dit.
Soutien aux femmes détenues et hospitalisées de Bambari
Dans le chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, c’est à la maison centrale et à la maternité de l’hôpital régional universitaire de Bambari que la MINUSCA a célébré la Journée internationale des femmes.
Des kits de dignité, des pagnes et de la nourriture ont été remis par la MINUSCA aux quatre femmes détenues, sur un total de 170 prisonniers. Tous ont reçu des uniformes de prison, comme demandé à plusieurs reprises par l'administration pénitentiaire.
A la maternité de l’hôpital régional universitaire de Bambari, dix kits contenant des vêtements, du savon, des accessoires de bain et des pagnes du 8 mars ont été distribués aux nouveau-nés et à leur maman. Le directeur de l’hôpital, Dr Balebanda Ulrich Donald, a salué ce beau geste inattendu. « Les femmes qui sont hospitalisées ici ne s’attendaient pas à cette activité. Elles pensaient être dans une situation qui ne leur permettait pas de se réjouir avec les autres en cette journée. Heureusement, vous êtes venues les assister. C’est un geste capital qui va leur donner de la joie », a-t-il déclaré.
Engagement et appel à l'autonomisation dans la région des Kagas
A Batangafo, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham-Fafa, la cérémonie organisée en l’honneur de la célébration de la Journée a réuni plus de 1 000 personnes, dont plus de 70 % de femmes, en présence des autorités locales, notamment Ducas Ndotiga Carmelle, députée de la deuxième circonscription de Batangafo, qui a exhorté les femmes à s'impliquer massivement dans le processus électoral en cours. Elle a, par ailleurs, dénoncé toutes les formes de violence, y compris physique et psychologique, ainsi que la stigmatisation dont les femmes sont victimes.
À Sibut, chef-lieu de la préfecture de la Kemo, la célébration a été marquée par plusieurs activités, dont une marche des femmes au cours de laquelle un mémorandum a été remis au Gouverneur, sollicitant une plus grande implication des femmes de Sibut dans diverses initiatives visant à améliorer leur condition socio-économique et politique. Les organisateurs ont également profité de l'occasion pour exprimer leur gratitude à la MINUSCA pour son soutien permanent à l'épanouissement et à l'autonomisation des femmes en faveur de l'égalité.
À Kaga-Bandoro, chef-lieu de la préfecture de la Nana-Gribizi, la cérémonie a réuni plus de 500 personnes sur le terrain de football du lycée polyvalent, où la marche des femmes s'est achevée par la remise d'un mémorandum au préfet.
Comme à Sibut et Batangafo, les intervenants ont mis l’accent sur les barrières à la participation des femmes aux élections, ainsi que sur les violences qui y sont liées, et la nécessité de renforcer la présence des femmes dans toutes les instances de prise de décision.