Centrafrique : la Commission d'enquête se prépare à commencer son travail de terrain

17 avr 2014

Centrafrique : la Commission d'enquête se prépare à commencer son travail de terrain

10 mars 2014 – Le Président de la Commission internationale chargée d'enquêter sur les violations des droits de l'homme en République centrafricaine, Bernard Acho Muna, a prévenu lundi que la diffusion d'un discours de haine et l'effondrement de l'ordre public dans le pays sont d'éventuels précurseurs de graves violations des droits de l'homme, y compris le génocide.

« Nous voulons présenter au Conseil de sécurité un dossier complet afin que des mesures appropriées soient prises », a dit M. Muna lors d'une conférence de presse à Genève.

La Commission d'enquête, qui a été établie par le Conseil de sécurité, est attendue en République centrafricaine mardi et commencera à y collecter des éléments de preuve.

M. Muna a estimé que l'ampleur de la propagande et l'effondrement de l'ordre public dans ce pays pourraient être les précurseurs de violations graves des droits de l'homme, en particulier le génocide.

« Nous aimerions parler aux réfugiés, à des groupes de musulmans ou des groupes de chrétiens qui ont fui la violence. Ils ont une histoire à raconter et ces histoires pourraient nous conduire à mieux décrire la situation au Conseil de sécurité », a-t-il dit.

Les enquêteurs sont au courant des informations faisant état de génocide, a-t-il ajouté. « Je peux vous dire d'après mon expérience au Rwanda qu'il y a certainement une question de propagande haineuse », a expliqué M. Muna, qui est un ancien procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

« Je pense qu'il est dans notre mandat de voir comment nous pouvons arrêter toute évolution vers un génocide », a-t-il ajouté.

La Commission d'enquête, qui comprend également Fatimata M'Baye de la Mauritanie et Jorge Castaneda, du Mexique, doit rendre son rapport préliminaire au Conseil de sécurité dans les six mois.

Source : Centre d'actualités de l'ONU