Créer du lien entre la population et la MINUSCA pour améliorer la protection des civils

10 mai 2016

Créer du lien entre la population et la MINUSCA pour améliorer la protection des civils

Des hommes et des femmes qui feront le lien entre la population centrafricaine et la force de maintien de la paix des Nations Unies sont actuellement en formation à Bangui pour une semaine afin de se préparer à leur nouveau travail d’assistants de liaison communautaire, « l’avant-garde de la protection des civils ».

La MINUSCA vient de recruter 28 de ces assistants de liaison qui vont rejoindre les 24 autres, recrutés en juin 2015. Ils seront déployés dans tout le pays, là où se trouvent des bases de la MINUSCA, pour effectuer ce travail de proximité avec les communautés locales.

Ce sont des « lignes de communication directes entre la MINUSCA avec les autorités locales, les communautés et autres acteurs concernés, en vue d’effectuer notamment la collecte d'informations, l’évaluation des besoins de protection et des risques pour améliorer notre capacité de réponse», a expliqué le chef de section des Affaires civiles de la MINUSCA, Laurent Guepin.

Pour Baboucarr Jagne, coordonnateur des bureaux de terrain de la MINUSCA, les assistants de liaison constituent « l’avant-garde du dispositif de protection des civils.  «Votre rôle est déterminant et doit être accompli avec professionnalisme, car il s’agit de sauver des vies humaines au sens le plus étendu de cette expression », a-t-il déclaré aux participants à cette formation.

L’une des tâches de ces assistants de liaison est de renforcer la confiance avec les communautés locales. Ils aident à identifier les besoins, les perceptions et les préoccupations des communautés sur les questions liées à leur protection. Ils participent ainsi à l’élaboration, la mise en place et l’évaluation de plans de protection adaptés aux besoins locaux.

 Ils alertent aussi la MINUSCA des risques encourus par la population. Ils apportent leur soutien ou organisent aussi des activités liées à la restauration de l'autorité de l’État, la résolution des conflits, la cohabitation pacifique, le dialogue communautaire et la cohésion sociale.

Ce dispositif a pour but d’« améliorer le caractère proactif et systématique de notre réponse aux alertes et menaces prioritaires, dans la limite de nos moyens », ajoute Baptiste Martin, spécialiste de la protection des civils à la MINUSCA. Il s’agit aussi de de mettre un terme à la violence basée sur le genre, particulièrement les violences sexuelles, et de soutenir les efforts de gestion des conflits ethniques, communautaires ou liés à la transhumance. Mais aussi soutenir la capacité de l’Etat à protéger les civils.

« Je m’évertuerai à sensibiliser les communautés sur la nécessité de cohabiter pacifiquement parce qu’on ne peut pas construire le pays avec les armes », dit Joseph Doungoupou, un des futurs assistants de liaison. Favorite Nzoyenlode souhaite de son côté prendre une part active à la lutte contre l’exploitation et les abus sexuels ainsi que contre les violences basées sur le genre. «Le plus important c’est la prévention ; c’est pourquoi j’estime important de sensibiliser toutes les couches de la société sur les conséquences de ces actes », explique-t-elle.

La Mission entend aussi renforcer la coordination entre les composantes civiles et militaires de la MINUSCA afin que « les réseaux d’alerte communautaire » permettent à tous, y compris dans les régions isolées, d’entrer en contact avec les autorités et organisations compétentes chargées de les protéger.