Créer la confiance avec les groupes armés en prévision du DDRR

14 oct 2016

Créer la confiance avec les groupes armés en prévision du DDRR

La salle de cinéma de la Présidence a servi de cadre, le mercredi 12 octobre, pour la première rencontre du comité consultatif de suivi du programme national de Désarmement Démobilisation Réinsertion et Rapatriement (CCSPNDDRR). Son objectif : créer la confiance avec et entre les responsables des groupes armés autour du Programme National du DDRR et les principes de sa mise en œuvre. 

Cette réunion qui, selon le Président Faustin Archange Touadera, « revêt une importance capitale pour le processus de stabilisation de la Centrafrique », a été marquée par la présence du Président de l’Assemblée Nationale Karim Meckassoua et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga. 

L’occasion a été pour les leaders des groupes armés de réaffirmer leur adhésion aux principes de paix et au processus DDR. Patrice Edouard Ngaissona, leader des anti-balaka, a, dans son allocution, déclaré : « Oui, nous adhérons au processus DDRR car notre pays peine encore à retrouver le chemin de stabilité et il y a un temps pour tout. Nous devons à l’heure actuelle penser à l’avenir de notre pays et à celui de nos enfants ». 

Quant à Mohammed Moussa DHAFFANE, s’exprimant au nom de l’ex-Seleka, il a exhorté la communauté internationale à ne pas se décourager malgré le regain des violences ces derniers jours : « Chers partenaires de la Centrafrique, ne vous découragez pas pour nous aider. Nous sommes résolument tournés vers la paix et ensemble nous y arriverons. Les violences de ces derniers jours sont les œuvres des ennemis de la paix, mais ensemble et avec nos volontés déjà manifestes, nous allons leur barrer la route ».

Un appel que le Chef de la MINUSCA n’a pas manqué de répondre « La MINUSCA, plus que jamais, reste déterminée à soutenir le Gouvernement dans la poursuite des objectifs de  paix. Nous entretenons à cet égard avec la Banque Mondiale ainsi que la Banque Africaine de développement, un partenariat stratégique et prometteur qui reflète l’engagement résolue de la  Communauté internationale à vos côtés. Vous ne partez pas de rien. »

Et comme le souligne le Président Touadera, le DDR demeure la seule voie de sortie de crise en Centrafrique et il faut qu’ensemble, partenaires et centrafricains, puissent réussir cet impératif «  Je ne cesserai de le répéter, le DDR est et demeure la principale voie de sortie de crise en Centrafrique, et sa réussite fait appel à la volonté de tous. Je compte sur votre adhésion franche pour permettre au peuple centrafricain, longtemps meurtri, de connaitre à nouveau la quiétude de la paix ».

Cette première réunion est « une réussite » de l’avis de Souleymane Daouda, un participant, qui souligne qu’elle permet de contribuer de manière efficace à recréer la confiance avec les responsables des groupes armés en vue de créer les conditions d’un consensus autour des principes du DDRR.  

Il convient de rappeler qu’en vertu des Résolutions 2149 du 10 avril 2014 et 2217 du 28 avril 2015, le Conseil de Sécurité a prié la MINUSCA d’appuyer les autorités élues à élaborer et à mettre en œuvre une stratégie de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion et Rapatriement des ex-combattants et des éléments armés. La mise en place de la coordination du Programme National du DDRR par le chef de l’Etat, aux lendemains de son élection, avait constitué une étape fondamentale qui a permis le développement d’une stratégie pour le plan national de DDRR en Centrafrique.