Des manifestations hautes en couleurs pour célébrer la Journée internationale des Casques bleus 2025
La Journée internationale des Casques bleus 2025 a été célébrée le 29 mai dans plusieurs localités de la République centrafricaine. Cette journée a été l’occasion de rendre hommage aux plus de 68 000 civils, militaires et policiers engagés dans les différentes missions de maintien de la paix des Nations Unies à travers le monde. En République centrafricaine, la MINUSCA compte environ 18 500 Casques bleus, dont quelque 14 000 militaires et 3 000 policiers, qui œuvrent chaque jour à la stabilisation du pays. Le 29 mai, une cérémonie a été organisée en hommage à celles et ceux qui ont donné leur vie au service de la paix, ainsi qu’à ceux qui continuent à se dévouer pour la protection des populations civiles. À l’occasion de cette célébration, plusieurs activités hautes en couleurs ont été organisées dans différentes villes des préfectures de la RCA.
Placée sous le thème « L’avenir du maintien de la paix », cette célébration s’est déroulée à Bangui en présence de M. Ebrima Ceesay, représentant la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la RCA, et de M. Arnaud Djoubaye Abazene, ministre de la Justice, garde des Sceaux, représentant le Premier ministre, chef du gouvernement centrafricain.
Dans son message, Ebrima Ceesay a mentionné les défis de l’ONU pour adapter ses réponses aux conflits dans un monde en perpétuelle mutation. « Face à un monde devenu plus complexe et en constante mutation, l'ONU tend activement à adapter ses missions pour relever les innombrables défis d'aujourd'hui et de demain. Notre approche multidimensionnelle permet de conjuguer sécurité, développement et droits humains, comme à Bambouti, où les Casques bleus ont permis de décentraliser la région et de protéger les civils », a-t-il déclaré.
De son côté, Arnaud Djoubaye Abazene, ministre de la Justice, garde des Sceaux, a souligné l’importance de la collaboration entre la MINUSCA et le gouvernement centrafricain au service de la paix dans le pays. « Les défis nécessitent de renforcer davantage nos actions, de conjuguer nos efforts collectifs pour rassurer la population, assurer la paix et la sécurité dans notre pays. Nous notons que la MINUSCA, à travers sa composante militaire, policière et civile, travaille pour assurer la paix en Centrafrique », a-t-il affirmé.
Cette cérémonie a également été marquée par la présentation d’une danse culturelle par le contingent burundais de la MINUSCA, ainsi que par le défilé de la Police et de la Force onusienne, aux côtés des Forces de défense et de sécurité centrafricaines.
Dans le nord-est du pays, à Birao, la célébration a pris une dimension toute particulière, centrée sur l’engagement concret des Casques bleus au quotidien.
Birao : Une célébration sous le signe de l’engagement pour la paix
Le Bureau de la MINUSCA à Birao a organisé une cérémonie sobre, rassemblant plus de 300 personnes. La célébration a été marquée par un défilé militaire, des prestations artistiques du contingent zambien et des témoignages mettant en exergue les réalisations concrètes des Casques bleus dans la Vakaga.
Aliko Adam, boucher au petit marché de Birao, a apprécié le soutien de la Mission aux personnes déplacées. « Nous sommes plus de cinq cents personnes déplacées sur le site de la MINUSCA, nous vivons en paix et en sécurité », a-t-il dit.
Pour Ousmane Mohamed, cultivateur, la présence de la Force de la Mission a ramené la paix et la sécurité dans la ville. « Auparavant, nous avions beaucoup de problèmes avec certains bandits venus des pays voisins. Grâce à la MINUSCA, la ville de Birao jouit à nouveau de la paix, nous demandons à la Mission d’augmenter l’effectif de sa force pour mieux sécuriser Vakaga, et que la Force intensifie ses actions pour mettre hors d’état de nuire les brigands qui nous pillent parfois et volent nos bœufs et nos moutons », a-t-il affirmé.
Plus à l’ouest, à Bossangoa, la Journée a été marquée par une action symbolique forte, en lien avec les efforts de désarmement et de consolidation de la paix.
À Bossangoa : plus de 1 700 armes artisanales fondues dans les flammes de la paix
À Bossangoa, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham, plus de 1 700 armes artisanales ont été détruites le 28 mai 2025, dans le cadre de la célébration de la Journée. Un geste qui s’inscrit dans les efforts de désarmement et de consolidation de la paix en République centrafricaine. Les armes détruites ont été collectées au cours des huit dernières années par la Section Désarmement, Démobilisation et Réintégration de la MINUSCA.
Le gouverneur de la région de Yadé, Barthélémy Wilikon, a salué une avancée significative vers la stabilité : « Nous commençons à toucher les dividendes de la paix. Toute la préfecture de l’Ouham, notamment Bossangoa, renoue progressivement avec la sécurité ».
Pour la MINUSCA, cette opération marque une nouvelle étape dans le processus de paix. « Tant que les armes circulent, la paix reste fragile. C’est pourquoi nous restons aux côtés des autorités, en dépit de nos ressources limitées, pour conduire ce long processus vers une paix durable », a rappelé Bernadette Lukonde, cheffe du bureau régional de la MINUSCA.
À Bouar, au cœur de la région de l’Ouham-Pendé, la célébration a mis l’accent sur l’adaptation continue de la MINUSCA face aux défis sécuritaires et humains.
Bouar : une célébration sous le signe de l’adaptation et d’une paix durable
Près de 500 personnes, dont les autorités locales, des représentants des Forces de défense et de sécurité, de la société civile et du personnel de la MINUSCA, se sont réunies pour la célébration. Cette Journée a été l’occasion de réaffirmer l’engagement de la MINUSCA à adapter constamment ses efforts de paix aux nouvelles réalités, en mettant l’humain, la sécurité et la dignité au cœur de son action.
Les invités ont également pu découvrir une exposition photographique mettant en lumière les actions de la MINUSCA pour la protection des civils, la lutte contre les mines, la prévention et la lutte contre les actes d’abus et d’exploitation sexuels, ainsi que la réhabilitation des routes et des ponts.
Prenant part à la célébration, Birgit Gorbach, cheffe de bureau par intérim de la MINUSCA à Bouar, a rendu un vibrant hommage aux soldats de la paix : « Nous saluons particulièrement la mémoire de celles et ceux qui ont payé de leur vie le noble engagement de servir la paix. Leur sacrifice ne sera jamais oublié. Notre engagement pour la paix ne saurait être occasionnel. Il est une mission quotidienne, exigeante, mais profondément humaine », a-t-elle affirmé.
Enfin, à Bambari, dans la région centrale, la Journée a pris un ton plus festif et rassembleur grâce à une rencontre sportive conviviale.
Bambari : La cohésion sociale à travers le football
Pour marquer cette 23ᵉ édition de la Journée, le bureau de la MINUSCA à Bambari a choisi le football. Une rencontre amicale a ainsi opposé l’équipe masculine de la MINUSCA à celle de l’École Nationale des Instituteurs (ENI) de la ville.
La rencontre était conviviale et fraternelle, mais aussi très disputée, hautement appréciée par les instituteurs. « Nous sommes vraiment contents d’avoir eu cette occasion de nous frotter aux staffs de la MINUSCA, et surtout d’avoir gagné. Nous espérons qu’il y aura d’autres activités avec nous les instituteurs, et surtout un match retour, chez vous au camp », s’est réjoui Jean Florent Nzapamale, capitaine de l’équipe de l’ENI.