Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le chef de la MINUSCA déplore les appels à la violence et la reprise des combats en RCA

26 fév 2020

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le chef de la MINUSCA déplore les appels à la violence et la reprise des combats en RCA

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RCA et chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, a déploré les « appels à la violence et la reprise des combats dans le pays », tout en félicitant des avancées obtenues grâce à l'Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation. C’était lors de la présentation, le 20 février, au Conseil de sécurité, du Rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la situation en République centrafricaine, a rappelé, ce mercredi, la porte-parole par intérim de la Mission, Mme Uwolowulakana Ikavi-Gbétanou, passant en revue sur Guira FM les principales activités de la Mission, en compagnie des porte-paroles de la Force, le commandant Issoufou Aboubacar Tawaye, et de la UNPol, l’adjudant-chef Alioune Kassé.

« Malgré l'amélioration de la sécurité générale du pays, il reste des poches d'instabilité, principalement liées aux affrontements entre groupes armés qui se disputent le territoire et les ressources », avait déclaré le chef de la MINUSCA, soulignant que «ces affrontements constituent de graves menaces pour la protection des civils et ont également entraîné une augmentation des tensions intercommunautaires dans des endroits comme Birao, Bria et Alindao ».

Mankeur Ndiaye a aussi appelé le Conseil de sécurité à examiner l’adoption de « mesures fortes contre tous ceux qui continuent à entraver la mise en œuvre de l'Accord de paix », tout en réaffirmant la détermination de la MINUSCA à mettre en œuvre son mandat de protection des civils et d’appuyer la mise en œuvre de l'Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, dont les progrès sont relatifs, entre autres, à « l’existence d’un gouvernement inclusif, à la réduction nette de la violence contre les populations civiles et à l'extension progressive et continue de l'autorité de l'État, avec, notamment, l'affectation des préfets dans l’ensemble des 16 préfectures et la poursuite du déploiement des forces armées centrafricaines et des forces de sécurité intérieure, ainsi que du processus de désarmement ».

S’agissant du volet électoral, Mankeur Ndiaye a plaidé en faveur d’un « appui technique, logistique et financier » de la communauté internationale, a aussi fait valoir la porte-parole intérimaire.

Madame Uwolowulakana Ikavi-Gbétanou est aussi revenue sur la visite à Birao, le 20 février, de la Représentante spéciale adjointe et Coordonnatrice humanitaire, Denise Brown. Une visite, au cours de laquelle elle a invité la population à mettre un terme à la violence, à déposer les armes et à respecter les engagements pris dans le cadre de l’Accord de paix. 

Au chapitre des droits de l’homme, la porte-parole par intérim a indiqué qu’au cours de la période du 18 au 25 février 2020, la MINUSCA a pu vérifier et documenter, aussi bien à Bangui qu’à l’intérieur du pays, 19 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ayant affecté au moins 34 victimes. « Les auteurs présumés sont, d’une part, des éléments des groupes armés et d’autre part, des agents de l’Etat ».

Pour sa part, le porte-parole de la Police, l’adjudant-chef Alioune Kassé, a fait savoir que la situation sécuritaire a été marquée par l’intensification des patrouilles dans la ville de Bangui et ses environs. En effet, dans le cadre de la protection des civils, la Police de la MINUSCA, conjointement avec les Forces de Sécurité Intérieure, intensifie les patrouilles mixtes, diurnes et nocturnes, dans la ville de Bangui, en général, et dans le 3ème arrondissement, en particulier. Ces patrouilles ont permis l’interpellation d’un présumé auteur d’un viol, l’arrestation de deux présumés auteurs d’agression, suivie de vol sur une femme dans le quartier Boeing et une tentative de viol sur deux jeunes filles, ainsi que l’arrestation de trois autres présumés coupeurs de route à Bégoua.

De son côté, le porte-parole de la Force, le commandant Issoufou Aboubacar Tawaye a fait un bilan de la situation sécuritaire dans le pays, qui reste relativement calme mais imprévisible. Occasion pour le commandant Tawaye de souligner que dans le cadre de son mandat, la Force a mené, durant la semaine écoulée, un total de 4258 patrouilles, dont 1338 nocturnes, et organisé 481 escortes à travers tout le territoire centrafricain.