Echanges francs à Bria sur le Mandat de la MINUSCA

26 mai 2022

Echanges francs à Bria sur le Mandat de la MINUSCA

Didier BAPIDI

Le chef de Bureau de la MINUSCA dans l’Est, Bara Dieng, et le préfet de la Haute-Kotto, Evariste Binguenendji, ont conjointement animé, le 18 mai 2022, à Bria des échanges sur le Mandat de la MINUSCA. Quelque Soixante-sept personnes, y compris cinq femmes, y ont pris part, au nombre desquelles des autorités locales et administratives, des fonctionnaires, des agents de l’État et des Forces de défense et de sécurité.

Ces échanges s’inscrivent dans le cadre de la campagne d’information et de sensibilisation sur le Mandat de la MINUSCA, tel que défini par la Résolution 2605 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Le but de l’exercice, selon le chef de Bureau, est de « tenir compte des préoccupations des autorités et de la population pour renforcer et consolider ce que l’on a fait de positif jusqu’ici ».

Dans sa présentation, il a rappelé les tâches prioritaires de la MINUSCA : la protection des civils, l’appui au processus de paix et l’appui à la restauration de l’autorité de l’État. Bara Dieng a aussi salué la bonne collaboration qui existe entre les autorités locales et la MINUSCA, et surtout le soutient des populations. Il a invité les participants à s’exprimer librement, à critiquer la MINUSCA « mais des critiques constructives ».

Un des participants a fait part de ses préoccupations sur « ce qui ne va pas » du côté de la MINUSCA : la lenteur de réaction dans les situations de crises, la protection dont ne bénéficient pas tous les civils sur toute l’étendue de la préfecture, la plus grande de la RCA.

Le préfet Evariste Binguinendji a de son côté observé qu’« en ce qui concerne l’appui de la MINUSCA au redéploiement de l’administration, on avance très bien mais c’est du côté de la protection des civils qu’il y a eu quelques failles, c’est ce que les fonctionnaires n’ont pas cessé de dire à la MINUSCA », soulignant aussi le fait que « la MINUSCA n’a pas couvert toutes les sous-préfectures à savoir Ouadda, Ouandja-Kotto et Yalinga ».

Occasion pour Bara Dieng  de rappeler à l’assistance que la mission principale de la MINUSCA est de protéger les civils, dans les limites de son Mandat mais également des ressources, humaines, matérielles et financières qui lui sont allouées. Et d’inscrire parmi les actions sécuritaires  l’intervention salutaire de la Force lors des élections de décembre 2020 lorsqu’elle a mis en déroute les éléments de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), lesquels voulaient empêcher la tenue du scrutin dans la préfecture. Il a aussi déploré le mauvais état des routes qui est un facteur limitant dans l’opérationnalité de la Force. Pour illustration, pour faire un aller-retour de Bria à Sam Ouandja (350 km) il faut compter six à huit jours.

« Je suis très content qu’à l’unanimité tout le monde ait reconnu les réalisations de la MINUSCA sur place. Cela nous motive à faire mieux. Comme je l’ai dit également, le chantier est très vaste, le chemin est long, et c’est ensemble, MINUSCA, autorités, populations, tout le monde, que l’on pourra enregistrer d’autres progrès » a-t-il conclu.

A l’issue de la rencontre, un accord de principe a été trouvé pour créer un cadre d’échanges réguliers entre la MINUSCA et les fonctionnaires à Bria.

 

DDR