Elections : les medias evaluent leur contribution à mi-parcours

21 jan 2016

Elections : les medias evaluent leur contribution à mi-parcours

Après le premier tour de l’élection présidentielle et des législatives en République centrafricaine, les patrons de presse et responsables des medias nationaux se sont réunis en atelier ce jeudi 21 janvier 2016 à Bangui, aux fins de passer en revue les bonnes pratiques, identifier et proposer des pistes de solution pour une couverture objective au second tour des élections.
 
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la « Synergie des médias pour des élections apaisées en RCA »  dont l’objectif est de contribuer au bon déroulement du processus électoral en informant le plus grand nombre sur les enjeux des élections et sur le changement qu’il apportera à la Centrafrique.
Lors des échanges, une évaluation de la couverture médiatique des scrutins et de la Synergie proprement dite, a permis, entre autres, de ressortir que quatre émissions de radio et autant d’encarts en presse écrite ont été réalisés. « Un taux de réalisation estimé à 30% » selon  le coordonnateur de la Maison de la Presse, Célestin David Gamou qui présentait le rapport d’étape.
 
L’un des acquis de la Synergie, en l’occurrence le bulletin spécial des élections dénommé « Elections Siriri » / élections paisibles en langue locale, Sango - ndrl), a reçu un accueil favorable, à en croire le représentant du Directeur de la Division de l’Assistance électorale intégrée de la MINUSCA, M. Stephen Mattia Aiah : « J’ai beaucoup apprécié la publication du bulletin Elections Siriri ainsi que les nombreuses émissions  de radio qui ont assurément contribué à diffuser des messages d’apaisement.» 
En outre, de l’avis des participants, la Synergie a permis « le regroupement de plusieurs organes de presse aux lignes éditoriales différentes, la délocalisation de nombreuses rédactions de la presse écrite en butte aux difficultés de production, ainsi que le brassage de journalistes professionnels et amateurs, favorisant le recyclage pour les premiers et la professionnalisation pour les derniers. »
 
C’est pourquoi dans son intervention à l’ouverture des Travaux, la Directrice du Bureau de la communication et de l’information publique de la MINUSCA, Myriam Dessables a encouragé les hommes et femmes de media à davantage d’efforts dans le respect du Code de bonne conduite des medias. «Vous vous êtes fait un devoir de renforcer l’éducation civique de vos concitoyens», a-t-elle rappelé à leur attention, soulignant que « le temps qui sépare les deux tours des élections, ainsi que le jour du scrutin et la période qui suit la publication des premières tendances ‘lourdes’ restent des moments sensibles».
Et pour cause, nombreux ont été, durant cette périodes électorales. En effet, à en croire la présidente de  l’Observatoire des Media en Centrafrique (OMCA), Mme Lydie Solange Yahoumbi, nombreux ont été les quotidiens dont les parutions violent plusieurs articles du Code d’Ethique et de Déontologie du journaliste centrafricain. Et de souligner que des directeurs de publication ont été rappelés à l’ordre pour divers manquements dont « des diffamations, injures et affirmations non fondées, etc. ». 
 
Des infractions, le Haut Conseil de la Communication (HCC) de Transition en a aussi relevé par l’entremise de son service de veille médiatique, à en croire son président José richard Pouambi. Et de conseiller les journalistes à davantage de sérieux dans la pratique quotidienne de leur métier. Occasion pour  M. Pouambi  de faire valoir que les sanctions sont prises en cas de récidive des journalistes ; auquel cas,  le parquet est saisit pour sa mise en application.
En sa qualité de porte-parole de l’Autorité nationale des Elections, Julus Ngouadebaba, a rappelé à l’attention des journalistes l’immensité de leur mission qui consiste à livrer des informations justes et crédibles, mais aussi d’éduquer une population dont une grande partie est analphabète, non sans souligner la sensibilité de la période électorale.
 
Les journalistes ont, eux, déploré la « lourdeur dans la mise à disposition des moyens logistiques, ce qui réduit la capacité d'anticipation ; l’effectif pléthorique de la chaîne presse écrite, d'où un manque d’efficience dans l'organisation; l’indisponibilité d'une charte graphique fixe pour la mise en page de l'encart; la quasi-inexistence de la chaîne télé (TVCA), une chaine nationale sous-équipée et fonctionnement en sous-effectif , sans oublier « la non prise en compte des informations en provenance de l'arrière-pays dans les productions des chaînes télé et presse écrite, entre autres.
 
Des défis que les medias et les partenaires de la Synergie des medias pour des élections apaisées en Centrafrique se sont engagés à relever afin d’offrir aux téléspectateurs, auditeurs et lecteurs des informations d’excellente qualité tant du point de vue technique que du contenu.
Rappelons que plus de 45 les patrons de presse centrafricains s’étaient réunis en décembre 2015 pour définir le cahier des charges d’une Synergie des médias pour des élections apaisées en Centrafrique. Une rencontre durant laquelle ils s’étaient engagés à contribuer à son fonctionnement en détachant des journalistes auprès de la rédaction commune de la Synergie, subdivisée en presse écrite, médias audiovisuels et presse en ligne.