Exploitation et Abus sexuels: Les Réseaux communautaires de prévention et de réponse outillés et équipés

8 juin 2022

Exploitation et Abus sexuels: Les Réseaux communautaires de prévention et de réponse outillés et équipés

Emmanuel Crispin Dembassa-Kette

Les réseaux communautaires de prévention et de réponse (RCPR) aux exploitations et abus sexuels (EAS) impliquant le personnel de l’ONU en RCA sont désormais prêts à être déployés à travers le pays après avoir été formés et outillés. Les 07 et 08 juin, des dizaines de représentants de ces réseaux ont participé, à Bangui, à une session de renforcement de leurs capacités, organisée par l’Equipe Déontologie et Discipline de la MINUSCA en collaboration avec le Ministère de la Promotion de la Famille, de la protection de la Femme et de l’Enfant.

 La session de deux jours avait pour but de définir avec ces acteurs de terrains que sont les réseaux communautaires, un mécanisme de réponse à travers une stratégie concertée et participative afin de lutter efficacement contre les actes d'exploitation et d’abus sexuels  impliquant le personnel des Nations Unies en RCA.

Les 75 représentants de ces réseaux, venant de 25 localités du pays pour la session de renforcement de capacité à Bangui, ont reçu à la fin de la formation, des téléphones et des motos, pour certains, afin de faciliter leur travail sur la terrain.

Au nombre des recommandations formulées, à l’issue de la rencontre, pour optimiser la lutte contre ce fléau, les participants inscrivent des sensibilisations de masse et de proximité dans les communautés ou encore l’intensification des formations a l’intention des personnels de la MINUSCA, ainsi que l'éloignement des bases de la MINUSCA des sites de déplacés.

En réponse,  la Représentante spéciale du Secrétaire général, Mme Valentine Rugwabiza, qui a co-présidé la cérémonie de clôture, a mis l'accent sur la prévention et la fermeté, dans son adresse à l’égard des participants: " En travaillant ensemble, nous pouvons arriver à éviter de tels abus (…) Le Secrétaire général de l’ONU a une tolérance zéro,  j’ai personnellement une tolérance  zéro  et je pourrais être amenée à prendre des mesures extrêmes, mais l'idéal est de travailler à une prévention ",   a-t-elle dit.  "Nous avons adopté et continuerons à adopter une posture de fermeté", a-t-elle ajouté. 

Philippe Ebang , président du réseau communautaire de la Nana Mambere se dit satisfait de cette formation  : " Nous pouvons louer l'initiative prise par l'Equipe de Conduite et de discipline désormais, nous ne devons plus être des observateurs mais des acteurs dans nos milieux respectifs  pour qu'on ne retombe plus dans les cas d'exploitations et abus sexuels commis par le personnel des Nations Unies. Cette formation de deux jours nous a édifiés sur les EAS, surtout sur les mécanismes des plaintes et le soutien aux victimes." 

Pour sa part, Viviane Ngene, vice-présidente du réseau de la Mambere-Kadei, dit le bénéfice de cette session et les actions à mener après. " Cette formation a renforcé nos capacités par rapport aux EAS.  Nous irons dans nos localités restituer à nos collègues ce que nous avons appris ici. Nous irons sensibiliser et informer parce que nous ne sommes pas la police ou la gendarmerie" a-t-elle promis.

De son côté, la ministre de la Promotion de la famille, de la Femme et de la Protection de l'Enfant, Mme Marguerite Ramadan, qui présidait la cérémonie a fait savoir que le programme initiée par la MINUSCA est en droite ligne avec les objectifs du Gouvernement et que "le département se rend disponible pour accompagner ce programme." Occasion pour elle de prodiguer quelques conseils aux participants sur les méthodes de prise en charge des victimes.

Avant les réseaux communautaires de prévention et de réponse, la même thématique a fait l’objet, le 07 juin,  d’un moment d’échanges interactifs avec des journalistes des radios communautaires et de ceux de la capitale. La présente initiative s’inscrit dans la stratégie globale de l'Équipe de Déontologie et Discipline qui vise à mieux  associer les journalistes et les communautés à la lutte contre ces abus et exploitation sexuels, conformément à la politique de l’ONU en la matière.  


 

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