FACA et Gendarmes détruisent des armes obsolètes et dangereuses
Apprendre aux personnels des Forces Armées centrafricaines (FACA) et à de la Gendarmerie à utiliser la cisaille hydraulique, tel a été l’objectif de la formation qui s’est déroulée à leur profit à la fin du mois de mars au camp Henri Izamo, à Bangui. Initié par le Service de lutte anti-mines des Nations Unies (UNMAS), cette formation, qui a comporté des volets théorique et pratique, visait à optimiser les capacités de destruction d’armes illicites des forces sécuritaires et de défense de la RCA et ainsi contribuer à améliorer le climat sécuritaire dans le pays.
Comme l’explique Yacouba Kone, l’un des deux formateurs mis à disposition par UNMAS, le thème de la formation théorique était « la destruction des armes légères et de petites calibres obsolètes » et comportait trois modules : « sécurisation et enregistrement des armes ; utilisation de la machine ; et sa maintenance ». Avec la cisaille hydraulique, les officiers centrafricains sont capables de détruire en moyenne 150 armes par jour. Les armes détruites durant la formation sont collectées au cours de diverses opérations sécuritaires menées par les forces internationales Sangaris et MISCA.
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« Tout le monde est conscient du danger que représente une arme », souligne M. Koné, ajoutant qu’« une opération qui consiste à détruire des armes, même obsolètes, est à encourager. L’importance de la présente opération réside dans le fait qu’elle contribue à appuyer les efforts des autorités à aller vers la paix. Ici, nous sommes en train de détruire des centaines d’armes, ce qui représente un apport considérable par rapport à l’amélioration du climat sécuritaire ».
Et l’Adjudant-chef Togo Vincent, artificier au sein des FACA, ayant participé à la formation, de faire valoir, pour sa part, que la prolifération et la circulation illicite des armes demeurent encore un défi sécuritaire auquel est confronté la Centrafrique. « Les armes sont dissimulées au sein de la population, et pour ramener la paix, il faut passer par leur destruction», a-t-il indiqué, rappelant qu’auparavant la destruction des armes illicites se faisaient exclusivement par incinération.
La formation, la première du genre dans le pays, s’inscrit donc dans le cadre des efforts de sécurisation du pays, comme l’a souligné M. Kone, selon qui elle a suscité un grand intérêt parmi les participants compte tenu du contexte de crise actuel.
A l’issue de la formation, en fin mars, 7 gendarmes et 4 officiers des Forces Armées centrafricaines (FACA) ont reçus de l’UNMAS leurs certificats de participation. Avec les compétences nouvellement acquises, les 7 gendarmes et 4 FACA ont déjà détruit en trois jours plus de 300 armes à feu fabriquées de façon artisanale. La cisaille hydraulique restera dans le pays aussi longtemps que nécessaire et sera utilisée par ces 11 personnes qualifiées afin de détruire toutes les armes obsolètes collectées à travers le pays.
L’UNMAS a été déployé en Centrafrique depuis le 8 janvier 2014 à la demande du BINUCA afin de soutenir la mission des Nations Unies mandatée par la résolution 2127 du Conseil de Sécurité pour soutenir la MISCA dans la lutte « contre la prolifération illicite de tous armements »