GUIRA FM ouvre la ville d’Obo au reste de la Rca

5 juin 2017

GUIRA FM ouvre la ville d’Obo au reste de la Rca

L’isolement médiatique de la ville d’Obo (extrême sud-est de la Centrafrique) est en train de prendre fin avec la diffusion des émissions de Guira FM, la radio de la MINUSCA. « Nous sommes ignorés et coupés du monde mais avec l’installation de la radio des Nations Unies, nous commençons à écouter des nouvelles du pays et nous sommes satisfaits », a témoigné le maire d’Obo, Barthelemy Maïckos Mboliguikperani.

Située à plus de 1.350km de la capitale Bangui, la ville d’Obo manque de la quasi-totalité d’infrastructures de base et la crise qui a frappé le pays avec la destruction des émetteurs de Radio Centrafrique a contribué à la couper du reste du pays. A ce jour, Radio Centrafrique n’émet toujours pas dans la ville tandis que la seule radio communautaire de la ville ne couvre pas les informations d’autres régions. L’information du reste du pays est désormais diffusé 24 heures sur 24 par Guira FM.

Le Préfet du Haut Mbomou, Ghislain Dieubéni Koléngo, souligne que « l’arrivée de Guira FM est un ouf de soulagement pour la population qui peut désormais suivre les informations sur le pays ». Cependant, le préfet propose un enrichissement du programme de la station, notamment en diffusant des programmes de Radio Centrafrique. « Nous souhaitons qu’elle diffuse des programmes de Radio Centrafrique, à l’exemple du Grand Débat, des communiqués officiels, des grandes compétitions sportives. Nous souhaitons également que la MINUSCA puisse penser à envoyer un correspondant permanent à Obo», a insisté le Préfet.

Pour sa part, l’Imam de la Mosquée d’Obo, Hassan Zakaria, a mis l’accent sur les émissions sur la cohésion sociale : « Nos liens se sont beaucoup resserrés non seulement à cause du travail sur le terrain mais aussi à cause des émissions produites par Guira FM. La radio nous sensibilise à éviter les violences, la vengeance et à cultiver la paix, le pardon ainsi qu’à travailler pour la cohésion sociale », a-t-il dit.

Quant à la situation dans la ville, le Préfet a précisé que son éloignement impacte sur la vie de la population avec d’énormes difficultés. Sur le plan sécuritaire, si la ville d’Obo est l’un des rares chef-lieu des préfectures épargnée par les violences à caractère intercommunautaire, la présence de la LRA constitue la principale menace et après le départ annoncé des forces américaines et ougandaises, la population compte désormais sur la présence des casques bleus de la MINUSCA.